Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
La politique kurde du gouvernement est de plus en plus difficile à comprendre. Alors que depuis le printemps dernier l’on parle d’ouverture démocratique et de solution à la question kurde, ce sont en effet plus d’un millier de responsables et élus locaux qui ont été arrêtés dans le sud-est, parmi lesquels des maires et des défenseurs des droits de l’homme.
Tout récemment, une chanteuse de la chaîne nationale en langue kurde a même été interpellée pour avoir chanté dans sa langue en public. Ce samedi 13 février 2010 encore, pas moins de 86 personnes ont été mises en garde à vue, au prétexte qu’elles appartiendraient à des organisations clandestines liées au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Dans le pays, ces arrestations ne provoquent guère d’émoi, pas plus qu’en Europe d’ailleurs, même si toutes ces détentions n’ont toujours pas été assorties du moindre acte d’accusation, malgré les mois qui passent.
A l’approche du printemps et de la fête kurde du Newroz, il y a fort à parier que la frange radicale de la mouvance kurde va maintenant opter pour une forme de contestation plus violente, ce qui sonnera définitivement le glas d’une politique de soi-disant ouverture qui ne s’est jamais - c’est un euphémisme - concrétisée dans les faits.