Avec notre correspondante à Erbil, Fatma Kizilboga
Tout porte à croire que l’armée turque se prépare à une montée de violence dans les monts du Kandil, à l’extrême nord-est de l’Irak, puisque l’offensive aérienne du 20 mai est la plus vaste offensive menée depuis février 2008, date depuis laquelle cette région n’était que ponctuellement prise pour cible par des tirs à l’artillerie lourde.
Cette opération de lutte contre l’organisation séparatiste kurde du PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan est menée conjointement avec l’Iran qui vise de son côté la branche iranienne du groupe armé, celle du Pejak. Depuis plusieurs semaines, une recrudescence des frappes venant du voisin perse est également enregistrée dans cette même zone nord-irakienne.
Pour l’heure, ce sont près de cinquante cibles distinguées à l’avance par des avions de reconnaissance de l’armée américaine qui auraient été bombardées par l’aviation turque. Si le PKK n’annonce aucune perte humaine, les autorités kurdes font état d’importants dégâts matériels dans les villages visés. Elles dénoncent aussi une violation du territoire irakien, tout en préconisant un règlement du conflit par la voie du dialogue, une option rejetée par Ankara qui refuse toute tractation avec le PKK.