Belgique : des législatives sans issue à la crise politique

La Belgique joue ce 13 juin son avenir à l'occasion d'élections législatives anticipées provoquées par une aggravation des différends opposant les Wallons et Bruxellois francophones aux Flamands néerlandophones. Les derniers sondages plaçaient un des partis indépendantistes flamands, la NVA, en tête chez les néerlandophones. 

Avec notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet

Crédités de 25 % des intentions de vote en Flandre, les nationalistes de la NVA, Nouvelle alliance flamande sont présidés par Bart de Wever. Ses propositions de réforme de Bruxelles ont été vécues par les francophones comme une menace d’annexion à la Flandres :

« Si vous savez que les coûts par tête pour la région bruxelloise sont 14 fois supérieurs à ceux de Flandre, il y a là, un problème. Moi, j’ai simplement dit que ce serait mieux de donner à Bruxelles des structures pour gérer une ville, et par coup gérer un pays parce qu’apparemment ça ne marche pas trop bien. »

La NVA affirme vouloir le confédéralisme plutôt que l’indépendance de la Flandre, mais l’éventualité de sa victoire donne des sueurs froides aux dizaines de milliers de francophones qui vivent dans la périphérie flamande de Bruxelles, comme l'explique le bourgmestre de Linkebeek, Damien Thiery :

« La pression devient en fait de plus en plus sérieuse dans la mesure où on arrive à la croisée des chemins. La croisée des chemins c’est quoi ? C’est se rendre compte que la Flandres veut petit à petit, se retirer et vivre en autarcie, ce que nous ne désirons pas. Mais le problème, c’est que nous sommes situés du mauvais côté de la frontière linguistique et on se demande ce qui va nous arriver. Dans un couple, à partir du moment où une personne ne veut plus fonctionner avec l’autre, il vaut mieux réussir un divorce que de rater complètement son mariage. »

Des législatives belges qui offrent donc peu de perspectives d’une solution à la crise.
 

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