L'Europe crée un fonds d'urgence pour soutenir les Etats membres en crise

A Luxembourg, les ministres européens des Finances se sont mis d'accord le 7 juin 2010 sur un certain nombre de mesures destinées à éviter une propagation de la crise de la dette grecque à d'autres pays de la zone euro. Les participants ont finalisé la création d'un fonds d'urgence de 750 milliards d'euros pour les Etats qui se retrouveraient en difficulté. 

Avec notre bureau de Bruxelles

Le dispositif européen mis au point est relativement simple : il s’agit d’apporter des fonds aux pays de la zone euro qui se trouveraient en difficulté financière momentanée, notamment par l'émission d’obligations. Pour ce faire, une cagnotte d’environ 750 milliards en euros est constituée, dont le tiers provient du FMI et le reste de l’Union européenne. Mais l’octroi de ces fonds est soumis à un ensemble de conditions draconiennes calquées sur les règlements du FMI.

Les partenaires de l’Etat en difficulté au sein de l’Eurogroupe lui imposeront une discipline budgétaire particulièrement sévère. De ce fait, on peut estimer que cette facilité de stabilisation financière constitue à la fois, une bouée de secours et une incitation à éviter d’avoir à s’en prévaloir. Enfin pour la petite histoire, la facilité prend la forme d’une société anonyme de droit luxembourgeois pour laquelle un PDG est activement recherché.

Dominique Strauss-Kahn qui était présent lundi 7 juin à Luxembourg est en effet un visiteur régulier des réunions des argentiers de l’Eurozone, il est même appelé désormais à une assiduité accrue car, s'il y a six mois à peine, l’implication du FMI dans les affaires intérieures de l’Eurozone étaient impensables au nombre d’Etats pratiquant la monnaie unique, aujourd’hui il en va tout autrement. Le FMI n’est pas seulement, la source d’un financement complémentaire bien utile mais il impose de l’extérieur des règles contraignantes sur lesquelles les pays de la zone euro eux-mêmes auraient très certainement été incapables de se mettre d’accord.

De plus, la présence des experts du FMI à tous les étages de la « maison euro », est perçue aussi comme un moyen d'insuffler à nouveau un peu de confiance chez les opérateurs financiers. Et puis, dit-on ici dans les couloirs du Conseil des ministres européens des Finances, cela ne peut faire que du bien à l’éventuelle future carrière politique, en France, de l’actuel directeur général du FMI.

Un dîner annulé

A propos de l'annulation du dîner de travail prévu entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, lundi soir 7 juin, à Bruxelles on ne se perd pas excessivement en conjectures quant à l’origine du report d’une semaine de ce dîner de travail, même s'il est relativement inhabituel qu’à ce niveau de responsabilités l’on modifie des rendez-vous au tout dernier moment.

Chacun ici reconnait qu’il peut être utile qu’experts français et allemands disposent d’un peu plus de temps pour affiner une position commune, et l’on souligne aussi que la chancelière joue serré devant son Parlement ces jours-ci, et que depuis quelques mois les questions de politique intérieure conditionnent, comme rarement auparavant, l’attitude de Berlin vis-à-vis de l'Union européenne

 

 

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