Attentat de Karachi: nouveaux soupçons de rétrocommissions vers la France

Un rapport policier luxembourgeois renforce les soupçons de commissions illégales perçues en France, dans les années 90, dans le cadre de la passation de contrats d'armements dont le but aurait été de financer les activités politiques de l'ex-Premier ministre français Edouard Balladur. En toile de fond, l'attentat de Karachi, au Pakistan, en 2002, dans lequel onze Français employés de la direction des Constructions navales (DCN) avaient été tués. Et dans ce rapport luxembourgeois, rendu public mercredi 2 juin par le site d’info en ligne Mediapart, Nicolas Sarkozy est nommément désigné.

Avec notre bureau de Bruxelles

Ce n’est pas la première fois que le nom de Nicolas Sarkozy est associé au contrat d’armement Agosta, mais le rapport de la police grand-ducale met directement en cause le chef de l’Etat, même si ce rapport reconnaît ne disposer d’aucun élément précis à l’appui de cette thèse.

On ne peut s’empêcher de déceler ce matin une légère note d’ironie dans les réactions des officiels luxembourgeois prompts à souligner que « l’affaire tombe sous le coup du secret de l’instruction qui, ajoute-t-il, chez nous est respecté », façon de dire que la fuite ne peut provenir que d’une source française.

Car au Luxembourg c’est clair, c’est une affaire franco-française, les fonds en question n’ont fait que transiter le plus légalement du monde par le Luxembourg comme ils l’ont fait par la suite par l’île de Man, vassale de la couronne britannique en mer d’Irlande.

« Les autorités judiciaires françaises nous ont demandé notre aide, dit-on encore à Luxembourg, et comme nous ne sommes pas un paradis fiscal, nous leur avons donné tout ce qu’elles nous demandaient, et plus encore ».

Personnage présenté comme central, Jean-Marie Boivin est un homme d’affaires discret parmi tant d’autres dont on relève simplement qu’il a acquis récemment la nationalité luxembourgeoise, preuve qu’il jouit d’un casier judicaire vierge.

Quant à l’avocat cité également dans le rapport de police, il n’est pas davantage connu parmi les quelque deux mille avocats desservant les deux cent vingt banques du Grand-Duché.

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