« Beaucoup de gens rentrent dans la campagne seulement aujourd’hui. Il faut convaincre, expliquer son projet, aller chercher les indécis. » Emmanuel Macron annonce la couleur, lors d’un déplacement dans un local du Secours catholique à Paris. « Ce n’est plus le temps de faire des propositions nouvelles de dernière minute. » Le candidat d’En Marche ! promet ainsi d’aller sur le terrain, sur des lieux de travail et des usines, pour aller « au contact des gens ». Il sera néanmoins ce lundi soir à Bercy, un lieu qui peut accueillir jusqu’à 20 000 personnes.
François Hollande critique Le Pen et Mélenchon
C’est donc un duel qui l’opposera à Marine Le Pen, son adversaire la plus proche dans les sondages, qui réunira ses sympathisants dans une autre grande salle de spectacle, le Zénith. Elle reçoit au passage le soutien de son père Jean-Marie, avec qui elle est pourtant brouillée. L’éventualité de l’élection de la candidate Front national fait par ailleurs réagir François Hollande, qui « se sentirait le premier responsable de la venue d’un parti d’extrême droite au pouvoir ». Dans ce même entretien accordé à la chaîne France 5, le chef de l’État sortant égratigne par ailleurs Jean-Luc Mélenchon « qui ne représente pas la gauche » qui permet de gouverner. « Il a des facilités qui quelques fois tombent dans le simplisme. » Autre pique venue de Benoît Hamon, en déplacement à Bordeaux : « ce n’est pas parce qu’on se met dans une posture christique, un rapport charismatique à des foules, que pour autant le 8 mai au matin, celui qui a été un candidat séduisant, transportant, sera un bon président de la République ».
Sur les traces de Jaurès
Le candidat de la France insoumise, visé par plusieurs de ses adversaires, était à Toulouse, dans le sud-ouest, et n’y a pas manqué d’évoquer l’héritage de Jean Jaurès, une des grandes figures de la gauche. « Nous ne sommes pas comme le voudrait M. Fillon cette paroisse du XIXe siècle. Nous ne sommes pas la France qui serait ce sac à puces d’agités que nous propose M. Macron. Nous ne sommes pas cette machine à haine que nous propose d’être Mme Le Pen. Nous sommes la France belle et généreuse. » En cas d’élection, Jean Luc-Mélenchon promet d’appliquer la laïcité « la plus complète » sur tout le territoire de la République, inclus les territoires de concordataires d’Alsace-Moselle et de Guyane.
Fillon chez Estrosi
François Fillon de son côté sera ce lundi à Nice. Il prendra la parole dans la salle du Nikaïa (9 000 places). Il y sera accueilli par le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Christian Estrosi, qui multiplie lui-même les critiques contre le candidat de la droite. Certains militants ne lui pardonnent pas d’avoir un temps appelé l’ancien Premier ministre à se retirer en raison des affaires.