Référendum en Italie: Renzi veut croire à sa victoire

En Italie les promoteurs du « oui » et ceux du « non » à la réforme constitutionnelle ont achevé leur campagne vendredi soir. Le président du Conseil, Matteo Renzi, était à Florence sa ville natale, dont il a été le maire, de 2009 à 2014. Beppe Grillo, fondateur du Mouvement 5 Etoiles, était lui à Turin, deuxième ville la plus importante après Rome, remportée par cette force anti–système, aux municipales de juin dernier. Les tons se sont-ils apaisés à l’avant-veille du scrutin ? Récit, avec notre correspondante à Rome.

Des meetings de clôture pour une campagne aussi rude que longue

A Turin, c'est une foule nourrie qui s’est rassemblée sur la place San Carlo, au cœur de la ville Piémontaise, pour écouter Beppe Grillo, dans une atmosphère qui reflétait la colère des anti-Renzi. Et de ceux qui rejettent la réforme constitutionnelle, estimant qu’elle ne répond pas aux besoins de simplicité, d’efficacité, dans la vie institutionnelle et politique. Et qu’elle accorde trop de pouvoirs au chef de l’exécutif.

Beppe Grillo, qui s’est illustré par ses propos très agressifs durant ces dernières semaines, n’a pas mis de bémol dans son discours.  « Avec ses escrocs, a t-il hurlé, nous en sommes arrivés à la stagnation mentale ! » Et d’inviter les Italiens à réagir « avec leur ventre », tout en se frappant d’une main son estomac. Pour Grillo, « que ce soit le oui ou le non qui l’emporte, l’Italie sera un pays encore plus divisé ».

Matteo Renzi en campagne dans son fief historique à Florence

On ne dispose pas de chiffres officiels mais la piazza della Signoria était comble, semée de drapeaux aux couleurs du Parti Démocrate et de l’Italie, qui flottaient au vent. Sur un podium hyper techno, Matteo Renzi s’est dit confiant dans la victoire du « oui », mais, a-t-il insisté, « tout va se jouer au cours des prochaines heures ».  « Ouvrez vos annuaires téléphoniques, appelez vos amis, ou joignez-les sur les réseaux sociaux, et faites leur comprendre que le 'oui' est le seul moyen pour que l’Italie soit plus forte en Europe et participe à la changer. Que cette réforme est pour l’avenir de nos enfants Pour renforcer le pays et non le gouvernement ».

Le «non» donné majoritaire

Les derniers sondages rendus publiques remontent au 19 novembre, depuis ils sont interdits. Ils donnaient 5 à 8 points d’avance au « non ». Il faudrait une boule de cristal pour assurer à 100 % que Matteo Renzi a pu combler le retard du « oui ».

Mais au fil de discussions avec des Italiens de tous bords, depuis ces deux derniers jours, on sent que Renzi pourrait remporter, de justesse, ce qu’il considère comme sa plus grande bataille. Non pas en raison des mérites de son gouvernement. Ni par sympathie pour le personnage, jugé arrogant. Mais parce que nombre d’électeurs redoutent une crise politique délétère pour leur pays, effectivement bloqué, qui doit affronter de graves difficultés économiques et sociales.

 

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