Le salaire minimum a le vent en poupe

En France, c'est un grand rituel de la vie sociale et politique. Tous les ans, le gouvernement annonce le niveau de revalorisation du Smic, le salaire minimum de croissance. Ces derniers temps, cette revalorisation a été minime quand elle n'a pas été nulle. Mais ailleurs, le salaire minimum connaît des progressions importantes. En Allemagne, en Grande-Bretagne, en Californie. Aux Etats-Unis, le niveau du salaire minimum fait même l'objet d'un débat dans le cadre des primaires démocrates, entre Hillary Clinton et Bernie Sanders. Rares sont les pays où le niveau du salaire minimum, quand il existe, ne fait pas débat. Trop faible, les smicards se plaignent de ne pas pouvoir joindre les deux bouts. Trop élevé, les employeurs se plaignent de ne plus être compétitifs. Alors le salaire minimum est-il un bonus pour l'économie, ou est-ce un frein ? Favorise-t-il l'emploi ou génère-t-il du chômage ? Y a-t-il une règle valable partout et dans toutes les situations économiques, ou est-ce variable ? Le salaire minimum est-il réservé aux pays développés ?

Telles sont les questions posées par Jean-Pierre Boris à ses deux invités :

- Etienne Lehmann, professeur d'Economie à l'Université Paris 2 Panthéon-Assas, et directeur adjoint du Centre de recherche sur l'économie et le droit. Il est également membre du Conseil des prélèvements obligatoires.
- Benjamin Coriat, professeur d'Economie à l'Université Paris 13. Il est également membre du Collectif des économistes atterrés.
 

Le salaire minimum vu par RFI :

- en Allemagne
L'Allemagne, première puissance économique européenne, a introduit un salaire minimum de 8,50 euros de l'heure, le 1er janvier 2015. Une mesure très populaire. Une étude divulguée, cette semaine, montre que quatre millions de salariés allemands ont profité de cette réforme. Un reportage Eco d'ici Eco d'ailleurs signé Pascal Thibault à Berlin. 

- En Europe
Salaire minimum en France, en Allemagne, en Grande-Bretagne et partout ailleurs, mais pour Bernard Thibault, l'ancien secrétaire général de la CGT qu'a rencontré Patricia Lecompte, cela ne suffit pas. On l'écoute. 

- Aux Etats-Unis
Aux Etats-Unis, il n'y a un salaire minimum fédéral qui est fixé par le Congrès. Il est de 7 dollars 25, et n'a pas bougé depuis 7 ans. Et puis, certains Etats peuvent décider d'un salaire plus haut ou plus bas. La Californie a voté, il y a deux semaines, une loi historique sur le salaire minimum. Elle engage un processus qui, d'ici à 2022, fera passer le salaire minimum à 15 dollars contre 10 dollars aujourd'hui. Cette hausse progressive devrait permettre à 5 millions de personnes de sortir de la pauvreté. Mais, dans l'Etat le plus peuplé des Etats-Unis, cette réforme ne fait pas l'unanimité. Un reportage Eco d'ici Eco d'ailleurs signé Tessa Grauman à Los Angeles.

- En Chine
Que le salaire minimum soit fonction des cycles économiques, la preuve avec l'exemple chinois où le gouvernement met la pédale douce sur son évolution. Pour en parler, Jean-Pierre Boris a joint la correspondante de RFI à Pékin, Heike Schmidt. Heike Schmidt qui explique pourquoi la Chine a mis en place un salaire minimum et pourquoi ce n'est pas le même pour tout le pays. 

- Au Cap-Vert
Le salaire minimum existe aussi en Afrique. C'est, par exemple, le cas du Cap-Vert. La réforme date de l'année dernière sous un gouvernement socialiste qui a depuis perdu le pouvoir. C'est un reportage Eco d'ici Eco d'ailleurs signé de notre envoyé spécial Guillaume Thibault à Praia.

Partager :