Le Venezuela est le pays membre de l'Opep qui souffre le plus de la dégringolade des cours du brut. Le pays tire la quasi-totalité de ses revenus de ses exportations d’or noir. Lors des deux dernières années, les revenus issus du pétrole sont passés de 42 milliards de dollars à 12,5 milliards, soit une chute de 70 %. Une situation catastrophique pour l’Etat qui a toujours maintenu la paix sociale grâce à la rente pétrolière, paradoxe.
Malgré ses énormes réserves, le Venezuela importe du pétrole léger pour le mélanger avec son brut très lourd. Pour être exporté, le pétrole vénézuélien a besoin d’être dilué. A cause de cette mauvaise qualité, il se vend bien au-dessous des prix du marché, près de 15 dollars moins cher que le prix du Brent. Il faudrait que le cours du baril remonte à plus de 90 dollars pour que le Venezuela retrouve son équilibre budgétaire. Il faudra donc attendre longtemps.
Se contenter du gel de l'extraction
Le président Nicolas Maduro n’a ni le charisme ni le pouvoir du défunt Hugo Chavez pour convaincre les pétromonarchies de l’Opep de baisser la production pour faire remonter les prix.
Il doit se contenter pour le moment d’un gel de l'extraction à ses niveaux de janvier décidé de concert mardi dernier avec l’Arabie saoudite, la Russie et le Qatar. Mais si les autres grands producteurs, comme l’Iran, ne font pas de même, les cours ne vont augmenter que très légèrement.
Un pays plongé dans une profonde crise économique et politique
Entre-temps, le pays est plongé dans une profonde crise économique et politique. Dernière mesure impopulaire en date, le président a décidé d’augmenter le prix de l’essence de 6 000 %, une première depuis 20 ans. Le Venezuela était jusqu’à hier le pays ou l'essence était la moins chère au monde, un plein était meilleur marché qu'une bouteille d'eau.
Autre signe de l’effondrement économique du pays : l’inflation ne cesse d’augmenter. Rien que pour cette année, le Fonds monétaire international prévoit une hausse des prix de 720%.