Les produits agricoles les plus touchés sont les principales denrées : les huiles végétales, le sucre ou les céréales qui ont reculé de 7% entre juillet et août. Quant aux produits laitiers, ils se sont effondrés de 9%. En Europe, la crise du lait qui frappe particulièrement les producteurs français et espagnols s’explique également par l’embargo russe et la fin des quotas européens.
En revanche, l’abondance des récoltes a joué un rôle important sur la baisse des prix des céréales en augmentant considérablement l’offre. Le blé, par exemple, produit de base de chaque repas, a profité de conditions climatiques favorables lors des deux dernières années dans l’hémisphère nord. La France, troisième exportateur dans le monde en Europe, dépassera en 2015 pour la première fois les 40 millions de tonnes de blé. Une tendance que connaissent d’autres produits céréaliers.
Un autre élément qui a gonflé l’offre, c’est également l’agrandissement des surfaces agricoles ; attirés par les prix élevés en 2011 et 2012, les exploitants agricoles ont accru leurs surfaces plantées. Cela vaut aussi pour les éleveurs. Les prix élevés en 2013 les ont incités à accroitre la production de lait, ce qui a provoqué une chute des cours dès l’automne dernier. Outre l’abondance de l’offre, la FAO avance deux autres facteurs clés qui ont provoqué la dégringolade des prix ; la chute des prix de l’énergie et surtout la baisse de la demande en provenance de la Chine, du proche orient et d’Afrique du Nord.
Pour le malheur des pays exportateurs et pour le bonheur des pays importateurs comme Cuba qui importe 80% de ses besoins alimentaires ce mouvement de baisse généralisé risque de ne pas s’arrêter de si tôt. La FAO prévoit que les prix agricoles devraient diminuer graduellement au cours des dix prochaines années. Rendement élevé des cultures, hausse de la productivité et ralentissement de la demande mondiale. Les mêmes causes produiront les mêmes effets.