Au quatrième trimestre de 2014, les exportations de l'industrie française ont recommencé à augmenter. C'est le signe le plus évident de la reprise, mais c'est à peu près le seul. Sur l'ensemble de l'année 2014, la production française continue à reculer, - 0,7 % alors qu'elle se redresse dans toute la zone euro, notamment chez nos voisins allemands et espagnols.
Et l'industrie continue à détruire plus d'emplois qu'elle n'en créée. Moins 39 000 en un an. C'est pourquoi le Groupe des fédérations industrielles, qui a présenté aujourd'hui son état des lieux, fait preuve d'un optimisme mesuré. La baisse du pétrole et celle de l'euro ont donné un coup de fouet aux exportations en faisant baisser les prix mais cet élan ne s'est pas encore traduit par des hausses de la production. Pour le moment, les industriels vident leurs stocks.
Le Cice a-t-il eu un effet positif ?
Il a permis de réduire les coûts salariaux. Ce que les industriels souhaitent maintenant c'est qu'il soit pérennisé et simplifié. Ils ont besoin de ces assurances pour pouvoir investir. Or pour le moment l'investissement est en rade, c'est le gros point noir, le chainon manquant de la reprise.
L'investissement en produits industriels, c'est-à-dire en machine outils, en camion, fait du surplace depuis 2011, alors qu'il augmente à nouveau en Allemagne et en Espagne depuis 2013. Un chef d'entreprise commence à investir quand son taux d'activité dépasse les 85 %, la moyenne française est encore bien en dessous de ce palier, faute de commandes suffisantes. Mais grâce à la baisse de l'euro, les carnets pourraient se remplir à nouveau dans les prochains mois, du moins c'est l'espoir des chefs d'entreprise.
Pour leur donner envie d'investir, le Groupe des fédérations industrielles suggère une baisse de l'impôt sur les sociétés pour les PMI qui investissent. Ca tombe bien, une annonce dans ce sens pourrait être faite par le président François Hollande dans les jours qui viennent. Le coup de pouce à l'investissement fait partie des projets du Premier ministre Manuel Valls, comme de son ministre de l'Economie Emmanuel Macron, à la plus grande satisfaction des représentants du secteur.
La disparition des emplois industriels est-elle une fatalité ?
Certainement pas, dans la zone euro l'emploi industriel redémarre. En France il repartira aussi, quand le déclin sera définitivement enrayé. Pour le moment, la France continue à perdre des parts de marché par rapport aux autres pays de la zone euro. Louis Gallois, qui à la demande du gouvernement a planché sur la compétitivité, estime qu'il faudra dix ans pour récupérer le terrain perdu.
Et pour fixer sur le territoire français une industrie performance, c'est à l'extérieur que ça se passe. D’ici 2019, les trois quarts de la croissance mondiale proviendront de pays non membres de l'OCDE. C'est dans ces pays que les Français doivent concentrer leurs efforts pour aider leur industrie.
EN BREF DANS L’ECONOMIE
Le ralentissement de l'économie turque se confirme
La croissance en 2014 a été de 2,9 %, d'après les chiffres publiés aujourd'hui par l'institut turc des statistiques. Le gouvernement tablait sur une croissance à 4 %. Ce piètre résultat va sans doute relancer le bras de fer entre la banque centrale et le président Erdogan. Il souhaite une baisse des taux d'intérêt pour encourager le crédit, mais la banque s'y refuse par crainte de l'inflation.