Les écarts se creusent dans l’Union européenne

Dans l'Union européenne, les niveaux de vie divergent de plus en plus d'un pays à l'autre. Les écarts se creusent dangereusement entre le Nord et le Sud selon une étude de France Stratégie.

C'est une étude commandée par les services du Premier ministre qui donne l'alerte sur ce phénomène inquiétant. Pourtant, entre 2000 et 2008 les niveaux de vie des Européens se sont rapprochés. Les ressortissants des pays du Sud ont vu leur salaire grimper, leurs prestations sociales s'améliorer.

 
Mais à partir de la crise de 2008, le balancier s'inverse. Le chômage et la pauvreté explosent au Sud. Plus de quatre millions de personnes pauvres pour la Grèce, l'Espagne et l'Italie réunies. Les pays du Nord, comme la France, sont relativement épargnés par ce violent contrechoc. Le chômage flambe en France, mais ne se traduit pas par une paupérisation dramatique. En Allemagne, le taux d'emploi progresse et la pauvreté là aussi reste contenue.

A noter l'évolution atypique des pays de l'Est. L'emploi progresse en République tchèque, en Hongrie, il stagne en Pologne et en Roumanie, mais dans ces deux pays, la pauvreté a nettement reculé. Les pays de l’Est ont plutôt bien traversé la tempête financière.

L'austérité imposée aux maillons faibles de l'Union explique ce grand écart ?

La rigueur, mise en place en contre-partie des plans de sauvetage, a effectivement privé les citoyens du Sud de l'Europe de prestations sociales en matière de santé, d'éducation ou d'indemnisation chômage, et les a donc globalement appauvris.

Mais le mal est antérieur à la crise. L'harmonisation des revenus de cette époque est trompeuse. Elle masque des disparités croissantes en termes de productivité. Dans ces pays, les dépenses publiques ont augmenté beaucoup plus vite que la croissance, mais pas toujours dans des directions fécondes. Ces Etats ont moins investi que ceux du Nord dans la recherche et le développement, mais aussi dans la formation et l'éducation. En situation de grande fragilité quand la crise est survenue, ils ont été littéralement balayés.

Depuis, ils doivent se réformer pour regagner en compétitivité tout en renonçant au matelas de prestations qui normalement amorti le choc, et en se privant des investissements pourtant nécessaires pour la croissance future, investissements dans l'école et la santé.

Est-ce que l'Europe qui faisait de l'intégration son but ultime est en train d'échouer ?

Les engagements pris en 2000 puis en 2010, ce qu'on appelle la stratégie Europe 2020, semblent de plus en plus hors de portée. On voit mal d'ici cinq ans le taux d'emploi atteindre partout les 75 % quand seulement cinq pays sur vingt-huit y sont parvenus jusqu'à maintenant.

On voit mal la pauvreté refluer alors qu'entre 2008 et 2013 six millions de nouveaux pauvres ont émergé. Les auteurs de l'étude font par ailleurs remarquer avec regret que la concurrence fiscale s'est accrue entre les Etats membres.

Faire converger la maîtrise des dépenses publiques est utile mais insuffisant, c'est une convergence des politiques économiques qui est nécessaire, avec plus de coordination, plus de solidarité pour rééquilibrer l'Union. Le bras de fer actuel entre la Grèce et l'Allemagne démontre à quel point cet horizon parait encore bien lointain.
 


 
EN BREF DANS L’ECONOMIE :
 
Le Nigeria veut une réunion d'urgence de l'Opep

Il est dans son droit, puisque la ministre du Pétrole nigériane est actuellement présidente du cartel et donc habilitée à faire ce genre de propositions. C'est dans son intérêt, tant le pays souffre de la baisse des cours. En réalité, cette exigence a peu de chances d'aboutir, l'Arabie saoudite, le ténor de l'Opep, préfère attendre la réunion ordinaire prévue en juin.

En Europe, la prochaine éclipse solaire pourrait provoquer une méga panne de courant

C'est le réseau européen qui donne l'alerte pour l'éclipse prévue le 20 mars. Globalement, le photovoltaïque représente 10 % de l'électricité produite en Europe. Localement, notamment en Allemagne ou en Italie, cette proportion est beaucoup plus élevée. Pour compenser le manque, il faudra sans doute faire tourner les bonnes vieilles centrales au charbon et surtout fluidifier les échanges d'un pays à l'autre.

 

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