Certes la situation de la France n'est pas celle de l'Italie. Mais Paris est aujourd'hui contraint d'emprunter sur les marchés à un taux quasiment deux fois supérieur à celui de l'Allemagne. Comme si les investisseurs avaient déjà anticipé une perte de sa notation triple A.
Alors que l'écart de taux avec la première économie de la zone euro ne dépassait pas les 40 points de base au mois de juillet, il vient d'être multiplié par cinq en quelques semaines.
Cette tension sur les taux français s'explique très largement par la dégradation des finances publiques du pays. Et le nouveau train de mesures d'austérité annoncé la semaine dernière par le gouvernement Fillon n'a pas vraiment convaincu les marchés, dans la mesure où ses premiers effets ne se feront ressentir qu'à la mi-2012.
Autre sujet d'inquiétude, le ralentissement économique dans la zone euro, voire des craintes de récession dans certains pays.
La France n'est d'ailleurs pas le seul pays triple A à voir s'envoler ces taux. Les Pays-Bas, la Finlande, ou l'Autriche, réputés pourtant sérieux, sont eux aussi, mais dans une moindre mesure, les victimes de cette attaque des marchés.