Le Salon de l'automobile de Pékin

A Pékin, le Salon de l'automobile ouvre ses portes ce week-end. Il est devenu le plus important du monde, plus de 1 000 modèles seront exposés : un rendez-vous incontournable pour les acteurs de ce secteur.

Depuis 2010 la Chine s'est hissée au premier rang mondial. En 2013, les Chinois ont acheté 22 millions de véhicules. En un an les ventes ont bondi de 14 %. Alors, même si son économie ralentit, c'est toujours en Chine que la plus forte demande s'opère.

Cependant, le marché de l'automobile chinois n'échappe pas à la conjoncture économique du pays, pour preuve : au mois de mars, les ventes de voitures ont accusé un coup de frein, elles ont augmenté seulement de 6,6 % sur un an contre un bond de 17,8 % en février. Des chiffres qui laissent quand même rêveurs plus d'un constructeur étranger. En un seul mois, les Chinois ont acheté autant de voitures que les Français en un an ! Et rien que pour le premier trimestre de cette année, près de six millions de véhicules ont été vendus en Chine. Selon certaines estimations, les ventes pour cette année devraient progresser d'environ 10 %.

La Chine reste un eldorado pour les constructeurs mondiaux

Le marché est loin d'être saturé. Les riches Chinois restent friands des véhicules haut de gamme, les Allemands se taillent la part du lion avec Audi qui voit ses ventes progresser de 21 %, BMW de 25 % et Mercedes de 48 %. L'Américain Ford débarque en Chine, il tente de rattraper son retard sur ses rivaux Volkswagen et General Motors. Il vient d'annoncer le prochain lancement de sa marque haut de gamme Lincoln. Quand on sait que le nombre de riches ne cesse d'augmenter en Chine, le haut de gamme a de beaux jours devant lui.

Ainsi, le Français PSA Peugeot-Citroën a décidé de se dynamiser à l'international en faisant de DS, une marque premium à part entière comme c'est déjà le cas en Chine. Avec six modèles d'ici 2022, le nouveau patron de PSA Carlos Tavares veut percer le marché chinois et progressivement combler l'écart de prix avec son rival Audi. Même stratégie pour les véhicules Citroën et Peugeot qui devront venir concurrencer Volkswagen. PSA vise le million de voitures écoulées en Chine d'ici 2018.

Le marché chinois pourrait trébucher

Le besoin d'équipement de la classe moyenne est aussi un segment important pour les constructeurs étrangers. Pour accélérer la cadence de leur production, les constructeurs étrangers sont en train d'accroître leurs implantations locales. Volkswagen qui ouvre actuellement sa seizième usine est en train d'en construire deux nouvelles, le Sud-Coréen Hyundai s'apprête à ouvrir une quatrième usine. L'Allemand Daimler et son partenaire chinois BAIC ont signé un accord pour investir conjointement un milliard d'euros. Les Français ne sont pas en reste : PSA, depuis l'entrée à son capital du Chinois Dongfeng, pourrait implanter une cinquième usine.

Le risque de surchauffe n'est pas à exclure, déjà l'année dernière la production a été supérieure aux ventes. Et puis il y a les nouvelles mesures écologiques et la multiplication des restrictions aux ventes de voitures. La forte pollution et les embouteillages phénoménaux poussent les autorités à réguler les nouvelles immatriculations. Six villes comme Shanghaï et Pékin sont déjà concernées et dix autres devraient leur emboîter le pas.

Des incertitudes donc pour des constructeurs européens sans doute rassurés par l'évolution favorable de leurs marchés domestiques. Après un énorme trou d'air de plusieurs années, les ventes s'améliorent en Europe. Plus 10 % au mois de mars, une hausse qui a essentiellement profité aux constructeurs français PSA-Peugeot Citroën et Renault avec sa marque à bas coût Dacia.

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