La France et la Chine célèbrent cette année 50 ans de relations diplomatiques. Mais pour le président chinois, accueilli ce mercredi en grandes pompes à Paris, c'est désormais un partenariat gagnant-gagnant qui unit désormais les deux pays. « Nous avons à coopérer main dans la main pour ouvrir une nouvelle époque d'un partenariat global stratégique sino-français, étroit et durable, et nous avons décidé également de travailler au raffermissement de la confiance stratégique mutuelle et de nous soutenir dans le développement national de chacun de nos deux pays », a déclaré Xi Jinping lors d'une conférence de presse commune.
Ce partenariat est entériné par la signature de 50 accords, pour un montant total de 18 milliards d'euros. Des accords dont Airbus, et l'aéronautique en général, sortent grand gagnants. Sur les 21 contrats signés à l'Elysée ce mercredi après-midi, cinq concernent en effet l'aéronautique, et notamment : l'agrandissement de l'usine de Tianjin où sont déjà construits des A320 ; des commandes de 70 appareils pour les flottes des compagnies ; et la fabrication de 1 000 hélicoptères dont une partie sera produite à Marignane, dans le sud de la France, et l'autre à Harbin, dans le nord de la Chine.
Dongfeng entre dans le capital de PSA
Confirmée et signée également ce mercredi après-midi l'entrée de Dongfeng dans le capital de PSA Peugeot-Citroën aux côtés de l'Etat français et de la famille Peugeot. Ce partenariat stratégique est également un bol d'air pour le constructeur français. « Il ne s'agit plus de vendre, a affirmé le président François Hollande, il s'agit d'investir ensemble ». L'accord, « qui illustre ce que peut être le partenariat franco-chinois à l'avenir », selon les mots de François Hollande, prévoit ainsi que l'État et le constructeur chinois apportent chacun 800 millions d'euros. Ils entrent ainsi au capital du groupe PSA à hauteur de 14 %, au même niveau que l'actionnaire historique, la famille Peugeot. « Cet accord permettra d’amplifier le développement du groupe en Chine et en Asie du Sud-Est pour profiter au mieux de ce qui sera l’année prochaine le premier marché automobile mondial », a déclaré Robert Peugeot, serein.
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Les deux constructeurs se doteront aussi d'un centre de recherche et développement commun. Pour le président de Donfgeng, Xu Ping, ce genre de partenariat va se développer dans les années à venir : « Cette coopération stratégique entre Dongfeng et PSA est devenue un modèle dans le domaine automobile en Chine et l’un des meilleurs exemples de partenariat réussi entre la France et la Chine. » Avec cette coopération, PSA espère tripler sa production de véhicules par an en Chine d'ici 2020.
Enfin, des accords ont été signés pour la construction de villes « 100 % durables », d'éco-quartiers, alors que la Chine a fait de la lutte contre la pollution une priorité. Tous ces contrats représentent plusieurs années de travail et de collaboration, au niveau de l'Etat aujourd'hui et au niveau des entreprises demain. Mais cette pluie d'accords ne suffira sans doute pas à rééquilibrer le commerce extérieur entre les deux pays. En 2013, la France accusait un déficit de 26 milliards d'euros. C’est 40% du déficit, tous pays confondus.
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