Les prix du palladium au plus haut depuis deux ans et demi

Les craintes sur l'approvisionnement russe de palladium font grimper les prix du métal précieux.

Les prix du palladium s'envolent, à près de 800 dollars l'once, ils sont au plus haut depuis deux ans et demi. Alors que les autres métaux précieux, l'or, l'argent et le platine avaient plutôt tendance à perdre leur valeur refuge contre l'inflation - les Etats-Unis mettant peu à peu fin à l'abondance monétaire -, le palladium est au contraire dopé par le contentieux ukrainien entre les Occidentaux et les Russes. Car c'est la Russie qui fournit le plus abondamment le petit marché mondial du palladium : 42% des exportations proviennent des mines russes ou des réserves russes.

Les trois quart du palladium sont utilisés dans l'automobile, le métal sert de catalyseur dans les pots d'échappement pour en diminuer la pollution. Et principalement dans les voitures à essence, soit la grande majorité des véhicules de la planète. Les réserves de palladium de la Russie ont toujours été gardées secrètes, mais les experts savent qu'elles déclinent dangereusement. Et si Moscou décidait d'interrompre désormais les expéditions pour protester contre les sanctions ? Cette crainte fait grimper les cours du palladium. D'autant que les grèves se poursuivent dans les mines de platinoïdes d'Afrique du Sud, l'autre pays du palladium, qui fournit 37% des exportations mondiales.

Comme par hasard, deux des principales banques sud-africaines viennent de lancer chacune un fonds d'investissement adossé au palladium, un ETF (Exchange-Traded Fund), comme il en existe déjà sur d'autres métaux précieux, l'or, l'argent et depuis l'an dernier le platine. Le métal étant stocké dans des coffres pour rendre service aux investisseurs, c'est autant de palladium qui n'est plus disponible sur le marché mondial. L'an dernier, les premiers ETF liés au platine avaient accentué la hausse des prix. Cette fois, avec le palladium, tous les ingrédients sont là : spéculation, troubles sociaux sud-africains et risque géopolitique russe, pour produire un beau cocktail et faire exploser les prix.

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