Le palladium au plus haut depuis neuf ans

Le palladium est au plus haut depuis 2001. Le métal blanc bénéficie de la ruée vers les autres métaux précieux. Son prix grimpe aussi en raison d'une pénurie annoncée. L'once de palladium a dépassé 591 dollars en séance ce mercredi 6 octobre, un niveau qu'elle n'avait plus connu depuis neuf ans ! La fièvre de l'or s'est propagée à tout le complexe des métaux précieux : argent, platine et palladium deviennent aussi des placements de plus en plus prisés par les fonds d'investissement. En extrayant des quantités de métal du marché physique, l'équivalent de trois mois de demande, les investisseurs ne font qu'accentuer un problème spécifique au palladium, à savoir une offre insuffisante.

L'usage de ce métal a beaucoup augmenté, pas tant dans la bijouterie ou l'horlogerie que dans l'industrie automobile, depuis les années 2000, date à laquelle il a fallu doter les véhicules à essence de pots catalytiques, là où le palladium transforme les gaz les plus toxiques, dont le monoxyde de carbone, en gaz carbonique et en eau. C'est une des applications permises par les recherches des lauréats du prix Nobel de chimie ! Or, ces besoins dans l'industrie automobile pourraient croître de 10 % par an, principalement du fait de la Chine, où l'on roule quasi exclusivement à l'essence. Autre destination importante : l'électronique, dans les DVD de nouvelles génération et les écrans à cristaux liquides.

Au total, la demande de palladium devrait augmenter de 6 % par an, alors que la production ne progresse que de 1 %. L'un des champions miniers, Norilsk, reconnaît que l'offre russe de palladium, liée à l'extraction du nickel, stagne. Pour alimenter le marché, Moscou continue de vider ses stocks, dont personne ne connaît le niveau réel, c'est un secret bien gardé par le ministre russe de l'économie, mais au vu du faible niveau des ventes de 2007 à 2009, les réserves nationales russes semblent s'épuiser.

L'autre pays du palladium, l'Afrique du Sud, a bien tenté de doper la production, qui est chez elle un sous-produit de l'extraction du platine, mais les coûts de plus en plus lourds, à mesure que les mines sont plus profondes, ont entravé ses projets. Le seul pays au potentiel prometteur, le Zimbabwe, n'offre pas le contexte idéal pour les investisseurs miniers pour l'instant. Restent les banques suisses, leurs caves disposeraient encore de 150 à 180 tonnes de palladium, c'est plus que la production annuelle du platinoïde ! En attendant que les « mines roulantes » que constituent les voitures à recycler soient mieux exploitées en Chine.

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