La Chine augmente ses achats de riz à la Thaïlande, pas assez pour soutenir les cours

La récolte de riz a commencé en Thaïlande où la Chine est venue faire ses emplettes, mais pas suffisamment pour faire remonter les cours du grain blanc.

La Chine soulagera-t-elle le fardeau de la Thaïlande, soit 16 millions de tonnes de riz achetées par Bangkok aux paysans, que la Thaïlande ne parvient pas à exporter à un prix décent ? Il est vrai que la Chine va manquer de riz plus que d'habitude cette année, sa récolte, pourtant la plus importante au monde, ne lui suffit plus, elle est même en baisse pour la première fois depuis dix ans. La sécheresse est passée par là, et les rendements à l'hectare diminuent : les bonnes terres du sud chinois sont peu à peu grignotées par l'industrie. Le riz chinois coûte plus cher désormais que le riz importé de l'Inde, du Vietnam, du Pakistan et bien sûr de la Thaïlande, où il est surabondant. Des importations chinoises qui progressent énormément depuis l'an dernier, et qui sont encore en hausse de 36% depuis janvier.

Lors de sa visite à Bangkok, le week-end dernier, le Premier ministre chinois proposé au gouvernement thaïlandais de lui acheter 1 million de tonnes de riz au cours des cinq prochaines années. Le lendemain, la Première ministre thaïlandaise clamait que la Chine allait acquérir 1 million de tonnes de riz thaïlandais... tous les ans ! Où est la vérité ? Les exportateurs restent sceptiques. Quoi qu'il en soit, les achats de la Chine ne suffiront pas à la Thaïlande pour écouler son énorme stock sur le marché mondial. Ils ne permettront pas non plus au cours du riz de regonfler.

L'offre est beaucoup plus importante que le commerce mondial ne l'exige. La production mondiale de grains blancs devrait battre son record de tous les temps en 2013-2014, alors que les échanges de riz seront en baisse, pour la première fois depuis 2009 - l'Afrique achètera par exemple moins de riz cette année, parce qu'elle a dopé sa propre production. C'est pourquoi les cours du riz pourraient se replier sous les 390 dollars la tonne d'ici le printemps prochain, leur plus bas niveau depuis cinq ans.

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