La production de riz, de maïs et de blé n'aura jamais été aussi importante que cette année. Chez les grands pays exportateurs de céréales comme les Etats-Unis ou les pays de la mer Noire, mais aussi chez les grands pays importateurs, Algérie, Maroc, Egypte, qui ont bénéficié d'une météo clémente et qui seront donc un peu moins dépendants que d'habitude de l'extérieur. L'abondance des récoltes en 2013-2014 a d'ailleurs déjà fait baisser d'un quart le prix des céréales depuis janvier.
Pourtant, les pics et les creux successifs des prix alimentaires, la fameuse volatilité, sont loin d'appartenir au passé, prévient la FAO. Pour le blé, on observe même déjà son retour depuis quelques jours, parce que les stocks de l'an dernier sont plus bas que prévu et que la consommation de blé est croissante, notamment en Chine.
La moindre déception sur la production argentine a, dans ce contexte, fait rebondir les cours. Des prix bas pour les céréales, ce n'est pas non plus la panacée pour la sécurité alimentaire, cela décourage les agriculteurs de produire, souligne José Graziano da Silva, le directeur général de l'organisme onusien, un Brésilien qui en sait quelque chose.
Ce sont les flambées qui sont néfastes. Pour les circonscrire, les pays du G20 ont lancé une nouvelle plate-forme, AMIS (Agricultural market information system). Celle-ci harmonise les informations, autrefois très éparses, sur les récoltes et les prix et bientôt les stocks - elle a aussi un correspondant en Chine, où l'information est cruciale pour les marchés mondiaux.
Surtout l'AMIS, hébergé par la FAO, sert de lieu de concertation entre les pays producteurs et les pays importateurs. Si la Russie n'a pas décrété d'embargo sur ses exportations de blé l'an dernier, estime Abdolreza Abbassian, économiste de la FAO et secrétaire de l’AMIS, c'est grâce aux discussions qui ont eu lieu dans ce cadre.