Menace sur l'approvisionnement en étain

Les exportations indonésiennes d'étain ont brutalement chuté. L'industrie électronique commence à s'inquiéter pour son approvisionnement

L'étain est majoritairement utilisé pour souder les circuits électroniques des téléphones portables et des ordinateurs, mais il commence à se faire très rare. L'Indonésie, premier exportateur d'étain avec un quart de la production mondiale, a strictement encadré ses exportations pour tenter, une fois encore, de faire remonter les prix du métal.

Djakarta a d'abord imposé une plus grande pureté à l'étain qui sort du pays. Et depuis la fin du mois d'août, le gouvernement oblige les acheteurs à passer par une nouvelle Bourse indonésienne de l'étain, pour contourner le marché des métaux de Londres, accusé de spéculer.

Mais la plupart des acheteurs ont boudé la nouvelle Bourse car elle n'offre pas de contrat à terme. En l'absence de client légalement enregistré en Indonésie, le champion local de l'étain, PT Timah, a dû déclarer force majeure et interrompre ses ventes.

Le mois dernier, les exportations d'étain indonésiennes ont été quasiment réduites à néant. Le prix de l'étain a progressé de 10% en un mois et demi à la Bourse de Londres. Pour l'instant, ce n'est pas encore la panique pour l'industrie électronique. Les acheteurs avaient pris les devants et avaient stocké de l'étain en prévision des nouvelles réglementations indonésiennes. Ils comptent sur le fait que l'Indonésie ne pourra pas éternellement se priver des revenus de l'étain.

En revanche, si rien ne bougeait d'ici deux mois, la situation pourrait vraiment devenir très tendue sur le marché de l'étain. Un marché que l'Indonésie maîtrise d'autant mieux que son concurrent, la République démocratique du Congo, s'est en partie éclipsé. La loi Dodd Frank ayant interdit aux entreprises américaines et à leurs filiales asiatiques d'importer des minerais qui pourraient financer le conflit congolais.

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