Le cuivre champion des métaux 2010 avec l'or et l'étain

A part l'or, « la » valeur refuge et spéculative par excellence, il n'y a que le cuivre et l'étain qui aient cette année battu leur record de 2008 à la Bourse des métaux de Londres.L'étain a connu une envolée cet automne à 27 300 dollars la tonne du fait des pluies prolongées qui ont inondé les mines en Indonésie, le premier producteur mondial. L'extraction de la cassérite était quasiment impossible dans la moitié des gisements, sa transformation en étain n'a pas permis aux fonderies indonésiennes d'honorer leurs contrats.

Pour le cuivre, on est loin de connaître de telles tensions à court terme sur le marché physique. Et pourtant, les cours ont connu une ascension fulgurante, plus 40 % depuis janvier, parfois 100 à 200 dollars en une heure et demi, ce qui laisse bouche bée les plus chevronnés de ce marché. « On n'a aucun problème pour s'approvisionner en cuivre en Chine, par exemple, en ce moment, la demande est atone, observe un courtier. D'ailleurs les primes en Chine sont assez faibles par rapport au prix londonien. En Europe, on n'a certes pas beaucoup de cuivre disponible, mais pas de demande non plus ». Pour le cuivre, c'est davantage l'anticipation des problèmes d'approvisionnement qui fait monter les cours.

L'an prochain, effectivement, la production sera en déficit de 400 000 à 500 000 tonnes. En attendant la mise en exploitation de nouvelles mines dans les cinq années qui viennent, les gisements actuels fournissent un minerai de moins en mois concentré en cuivre. Quant aux stocks disponibles de cuivre de la Bourse de Londres, déjà faibles, ils sont de plus en plus accaparés par les investisseurs financiers.

Entre 50 % et 90 % sont depuis un mois aux mains d'un seul opérateur - selon les rumeurs, la banque JP Morgan. Et l'on craint que les nouveaux outils d'investissement adossés au métal rouge, les ETF et ETC, dont deux vont être lancés en début d'année prochaine, ne viennent amputer encore les réserves. En attendant, si les producteurs se frottent les mains, les transformateurs de cuivre souffrent, parce qu'ils dépendent de lignes de crédit de plus en plus difficiles à obtenir pour leurs achats de matière première.

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