La banque JP Morgan ne sera plus inquiétée pour manipulation des cours de l'argent

Une menace judiciaire de moins pour la banque américaine JP Morgan, poursuivie de toutes parts en ce moment : le régulateur des marchés de matières premières aux Etats-Unis abandonne les poursuites pour manipulation des cours de l'argent.

Après cinq ans de travail, sept mille heures à interroger les opérateurs et à éplucher les contrats à terme, les swaps, les options, et les contrats physiques, le gendarme américain des marchés de matières premières jette l'éponge. La CFTC n'a pas réussi, dit-elle, à prouver que le marché du métal précieux avait été manipulé lorsque les cours de l'argent ont brutalement chuté à deux reprises, en 2008 et 2011, alors que rien ne le justifiait. Ce sont les petits investisseurs et quelques courtiers qui avaient lancé les poursuites judiciaires. Leur cible ? La puissante banque américaine JP Morgan, accusée d'avoir parié massivement à la baisse pour retourner le marché.

Petit marché que celui de l'argent métal, il est donc facilement manipulable. Mais gros profits pour ceux qui sont capables de le diriger à leur guise, c'est le cas des banques grâce à leur assise financière. La CFTC a d'ailleurs reconnu que JP Morgan était en mesure à l'époque de manipuler ce marché et la banque américaine ne l'a pas nié. Depuis, des réformes ont été votées, c'est la fameuse loi Dodd Frank, pour limiter le poids des banques dans les transactions des marchés de matières premières. Mais les banques ont trouvé d'autres biais, comme celui de posséder les entrepôts de stockage, pour organiser les flux et, par exemple, créer une pénurie artificielle d'aluminium. Cette affaire vaut d'ailleurs de nouvelles poursuites à... JP Morgan. Mais très peu de ces poursuites aboutissent. En près de quarante ans d'existence, les régulateurs des marchés de matières premières et de l'énergie n'ont conclu qu'une fois qu'il y avait eu manipulation, il s'agissait des marchés de l'électricité aux Etats-Unis. Parmi les opérateurs condamnés : JP Morgan, pas plus tard qu'en juillet dernier. La banque américaine va devoir payer près d'un demi-millard de dollars. Cette fois, sur l'argent, elle s'en sort bien.

Partager :