Les Français sont en train de sombrer dans la déprime, d'après l'enquête mensuelle effectuée par l’Insee, l'Institut national de la statistique et des études économiques. L'indicateur qui synthétise la confiance des ménages a encore perdu un point entre mai et juin. A 78 points, il est même passé en dessous du niveau le plus bas atteint en juillet 2008 quand le tsunami financier effarait la planète entière. Les Français trouvent de plus en plus que le niveau de vie se dégrade, et que le chômage va continuer à augmenter. Les statistiques fournies par l'Insee ne vont pas les rassurer. L'institut a confirmé hier que la France était bien en récession. Cela veut dire que depuis deux trimestres consécutifs, au lieu de croître, le produit intérieur brut recule. Contrairement au gouvernement, toujours optimiste sur la croissance pour 2013, l'Insee prévoie que l'économie sera en récession pendant toute l'année. Une prévision partagée par la Cour des comptes. D'où l'avertissement lancé aujourd'hui par les sages de la rue Cambon.
D'après la Cour des comptes, le déficit public de la France pourrait frôler les 4% du produit intérieur brut en 2013
Ce qui veut dire que la ligne jaune fixée par la Commission sera franchie. Or, Bruxelles a donné un délai de deux ans à la France pour revenir dans les clous du traité européen prévoyant un déficit public inférieur à 3% du PIB. La Cour des comptes ne mâche pas ses mots : pour parvenir aux objectifs inscrits dans le traité, le gouvernement doit persévérer dans les réformes structurelles. Au lieu de taxer plus, il faut tailler dans les dépenses publiques. Parmi les pistes envisagées par les sages, la désindexation de l'inflation des prestations sociales, des retraites et des salaires des fonctionnaires. Ce ne sont que des suggestions, le gouvernement agira à sa guise.
Le chômage, stabilisé en mai, donne un petit espoir aux Français
C'est évidemment une bonne nouvelle mais cela est trop ténu pour constituer une tendance. Le ministre du Travail Michel Sapin l'a lui même reconnu. L'objectif du gouvernement ce n'est pas un léger mieux, mais une inversion durable du chômage, a-t-il déclaré ce matin. Et puis il n'y a pas de quoi pavoiser. Outre-Rhin, le nombre de chômeurs a reculé ce mois-ci. Le gouvernement français, qui a été piqué au vif par les injonctions de Jose Manuel Barroso sur le conservatisme des Français, est légitime quand il appelle la Commission à faire un effort pour relancer la croissance ; ce coup de pouce est nécessaire. Mais cela ne le décharge pas pour autant des efforts à mener au niveau national pour redresser les finances et surtout le moral des Français, c'est essentiel pour faire tourner l'économie.