La preuve la plus immédiate de cette insolente bonne santé du transport aérien, ce sont les petits bijoux de l'aéronautique français comme l'A380, le Rafale ou les Tigres, les hélicos de l'armée française... Ils défient la pluie et les nuages pour offrir au public un ballet décoiffant, assourdissant !
Retour sur terre pour l'aspect commercial : toujours pas de contrat en vue pour le super avion de Dassault mais ce n'est pas une surprise, les contrats militaires ne sont jamais annoncés au Bourget. Dassault continue donc les tractations avec l'Inde et garde bon espoir d'aboutir. Dans le civil en revanche, feu d'artifice de signatures de contrats. Airbus a pris un net avantage dans son duel avec l'américain Boeing.
Avec près de 70 milliards de dollars de commandes enregistrées pour le constructeur européen. Voilà du travail et des emplois pour les 10 ans qui viennent se réjouissent les industriels, et notamment la myriade de PME accrochées aux ailes des Airbus. 10 ans devant soi, c'est bien mais il faut aussi penser à l'avenir. En innovant bien sûr.
L’aéronautique à l’heure du 2.0
Pour cette édition 2013 du Paris Air Show, les inventions qui rendent l'avion plus maniable, plus accessible, sont à l’honneur. Avec l'apparition du drone d'une part, de la numérisation d'autre part, certains experts parlent d'une rupture technologique qui va faire exploser le transport aérien dans des domaines qu'on ne soupçonnait pas il y a dix ans.
Du côté des drones, l'Europe a raté le coche du créneau militaire entièrement occupé par Israël et les Etats-Unis. Mais on ne perd rien pour attendre, en témoigne le Neuron, le prototype futuriste conçu par Dassault et plusieurs partenaires européens. On peut l'admirer au Bourget, mais à bonne distance tout de même puisqu'il est ... sous cloche ! Gare aux espions ! Ceux qui cherchent à le photographier en série sont d'ailleurs gentiment invités à passer leur chemin.
En revanche, sur le stand de Parrott, les grands enfants fascinés par le mini drone de cette PME française peuvent mitrailler à loisir la formation d'appareils en démonstration. Ces quadricoptères de 50 centimètres d'envergure peuvent être télécommandés depuis un Iphone. Ils sont en vente depuis 3 ans déjà. C'est cela la vraie révolution de l'aérien : des outils mettant les avions à la portée de tous.
Pilote, un métier qui se démocratise
Le métier de pilote, hautement qualifié va s'ouvrir à d'autres profils. Pour devenir pilote de drone civil, pas besoin d'être un crack en math, une société française propose un cursus d'une soixantaine d'heures. Toutes les opérations de surveillance trop coûteuses par hélico se feront demain avec des drones. Le drone est donc un formidable gisement de clients pour les industriels, et d'emplois pour demain.
Les pilotes de ligne, dont la présence reste indispensable à bord des avions de transport, eux aussi vont bénéficier dans leurs tâches de la simplification en marche. Thales a construit pour eux le cockpit du futur : terminé les tableaux de bord bourrés d'indicateurs de mesure tous plus compliqués les uns que les autres, toutes les informations utiles sont disponibles sur un écran tactile déployé en trois panneaux. A essayer dans la cabine de pilotage présentée sur le stand de Thales.
Enfin les passagers sont aussi chouchoutés au Bourget. Ils peuvent expérimenter le check point de demain mis au point par Safran et bientôt installé à l'aéroport de Bahrein. Un système de reconnaissance digitale et facial accélère les contrôles, et puis un détail pas négligeable : plus la peine d'enlever son ceinturon ou de se priver de parfum à bord car le détecteur analyse liquides et métaux.