La Chine est souvent perçue comme un pays exportateur prêt à racheter la planète. Mais c'est aussi un pays qui consomme énormément, qui achète des trains, des avions, des machines-outils... De quoi faire les affaires des entreprises basées dans des pays où la croissance est faible ou inexistante. Et puis Pékin est en train de faire basculer son économie jusqu'à maintenant basée sur l'exportation vers la demande intérieure.
Les entreprises occidentales espèrent bien profiter de l'essor de ce marché de plus d'un milliard de consommateurs pour trouver de nouveaux débouchés. C'est pourquoi le moindre signe de ralentissement de l'économie chinoise donne des sueurs froides aux marchés. Or l'indice PMI publié aujourdui pour le mois de mai par la banque HSBC est de mauvais augure.
Cet indicateur qui nous renseigne sur les intentions d'achat des directeurs d'usines est en baisse pour le troisième mois consécutif. Surtout, il est passé en-dessous de la barre des 50, ce qui signifie dans le jargon des analystes que l'économie chinoise se contracte.
Le gouvernement chinois a-t-il les moyens de redresser la barre ?
Ces moyens apparaissent de plus en plus limités, d'où la fébrilité des investisseurs. En 2008, Pékin, touché de plein fouet par la crise financière, a réagi en ouvrant les vannes du crédit et en finançant un vaste plan de relance. Une opération renouvelée l'année dernière. Les usines et les immeubles ont poussé comme des champignons. À tel point que le pays a maintenant trop d'usines et des immeubles inhabités.
Donner un nouveau coup de pouce serait bon à court terme, mais à plus long terme, cela ne ferait que faire grossir la bulle du crédit. L'autre politique que Pékin encourage, le développement de la consommation, n'a pour le moment pas porté ses fruits. C'est ce que reflète ce mauvais indice PMI : non seulement les importateurs traditionnels de la Chine achètent moins, mais en plus les ménages chinois ont aussi levé le pied sur les emplettes.
Comment faire repartir la machine sans passer par la relance ? Le mois dernier, le Premier ministre Li Keqiang a déclaré qu'il fallait laisser faire le marché. Or le marché chinois semble aujourd'hui à l'arrêt. Pas très rassurant pour les bourses occidentales.