Première visite du président Hollande en Chine

Le président François Hollande est ce jeudi 25 avril 2013 en Chine. Une visite d'Etat de deux jours qui fait la part belle aux dossiers économiques.

La Chine représente 40% du déficit extérieur de la France, soit 26 milliards d'euros. Un chiffre qui en dit long sur l'ampleur du travail à accomplir pour rééquilibrer les échanges entre les deux pays. La priorité des priorités pour le président Hollande c'est donc de faire la promotion du label France. Dans cette période de crise, il est urgent de trouver des débouchés pour la production nationale.

Le gros des exportations françaises en Chine émane des secteurs de l'aéronautique et du nucléaire. Un accord pour la vente d'Airbus pourrait être signé, on parle aussi d'un accord entre Areva et la compagnie chinoise CNNC pour une usine de retraitement et de recyclage du combustible.

Ce que le président français cherche à développer aujourd'hui c'est le commerce des entreprises de petites tailles car les entreprises du CAC 40 raflent à elles seules les deux tiers de la valeur ajoutée des exportations françaises. Pour faire connaitre les autres fleurons de l'économie française, François Hollande emmène avec lui une caravane d'une soixantaine de chefs d'entreprise. Ils participeront au forum économique prévu demain à Pékin. 

Parmi les entrepreneurs invités, il y a des boulangers, des charcutiers

L'agro-alimentaire est l'un des atouts français à l'export. Les ventes de vins et spiritueux se portent d'ailleurs très bien en Chine. En revanche, les autres acteurs sont encore sous-représentés. Surtout parce que jusqu'à maintenant les Chinois n'avaient pas le pouvoir d'achat suffisant pour diversifier leur alimentation avec des produits d'importation.

Avec la montée en puissance de la classe moyenne, c'est une révolution alimentaire qui est en train de se produire en Chine. En 20 ans, la consommation de porc a doublé. Une donnée qui n'a pas échappé aux éleveurs français et aux fabricants de cochonnaille. Il y a une carte à jouer, encore faut-il parvenir à franchir les barrières sanitaires souvent mises en place avec des arrières pensées protectionnistes. Cela fait trois ans que le ministère français de l'Agriculture négocie une autorisation d'exporter. Ce protocole pourrait, si tout va bien, être finalisé pendant la visite de François Hollande. Pour satisfaire les besoins de cette nouvelle classe moyenne, la France veut aussi faire la promotion de ces réussites en matière de santé, de développement urbain durable et de numérique.

La réévaluation de la monnaie chinoise est-elle au menu des discussions ?

C'est un voeu français, cette question était inscrite au programme du candidat François Hollande. Car évidemment, si la Chine réévaluait le yuan, cela allégerait d'autant le déficit commercial entre les deux pays. Mais jusqu'à maintenant Pékin est resté indifférent aux multiples requêtes de ces partenaires commerciaux. En revanche les Chinois auront sans doute à coeur d'examiner de près un tout autre dossier, celui de l'ouverture du capital des entreprises françaises. Il n'y a que 200 entreprises chinoises sur le sol français, car aujourd'hui encore les investissements chinois mal vécus en France. Ils représentent pourtant un gisement d'emplois à explorer.
 

 
 

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