Des centaines de milliers de volatiles ont été abattus dans la région de Shanghai, la consommation de poulet est en chute libre en Chine. Pourtant, la grippe aviaire ne devrait pas diminuer la consommation globale de maïs en Chine, loin de là. La part du maïs destinée à l'alimentation des volailles est négligeable par rapport à celle que l'on donne aux cochons ; or les éleveurs de porc sont très encouragés à produire en ce moment, étant donné les prix élevés de cette viande, la plus consommée en Chine. Les ventes de porc devraient même prospérer grâce à la désaffection des Chinois pour la volaille.
Les besoins en maïs vont donc rester très importants en Chine. Au point que ce pays, qui était largement autosuffisant il y a quelques années, doit en importer des quantités de plus en plus grandes. Les importations ont doublé l'an dernier, elles ont dépassé 5 millions de tonnes. Cette année, la Chine pourrait importer jusqu'à 7 millions de tonnes de maïs, un nouveau record ! Car la récolte de maïs en Chine est menacée par les pluies qui ont lessivé les terres, et du même coup retardé les semis dans le nord-est, un des greniers du pays.
L'humidité excessive s'en prend aussi à l'ancienne récolte de maïs, au point que l'Etat se substitue aux agriculteurs pour stocker correctement les grains, ce qui les rend inaccessibles aux acheteurs éventuels. Le maïs en Chine est en ce moment plus cher que le maïs importé des Etats-Unis, puisque les cours sont bien retombés à Chicago. Cet effet d'aubaine sur les prix est un encouragement supplémentaire aux importations de la part des Chinois. Des importations alimentaires qui contribuent beaucoup à déséquilibrer la balance commerciale du pays, en déficit pour la première fois le mois dernier.