C’était l’icône du handisport, pratiqué en compétition par les sportifs handicapés ; avec ses lames en guise de jambes, cet athlète sud-africain, tout de volonté et de courage, avait même affronté les coureurs valides aux Jeux Olympiques ; on l’appelait « Blade Runner ». La chute en effet, car Oscar Pistorius serait le meurtrier présumé de sa petite amie, Reeva Steenkamp, mannequin sud-africaine qui n’avait pas trente ans. Le drame s’est produit dans la maison que possède le champion à Pretoria, à quatre heures du matin, en ce jeudi de la Saint-Valentin.
Au domicile de la star des derniers Jeux paralympiques de Londres, « la police a affirmé avoir retrouvé un pistolet de calibre 9 mm » rapporte, en Afrique du Sud, le Mail & Guardian.
« Pistorius a affirmé à la police qu’il avait par erreur pensé que sa compagne était un voleur qui avait pénétré dans sa maison et avait en conséquence ouvert le feu », complète le Daily Maverick.
Seulement voilà. La police a plus qu’un doute et a averti qu’elle s’opposerait à toute remise en liberté sous caution du meurtrier présumé. Il faut dire, relève LOL News, relayant des informations du quotidien américain New York Times, qu’Oscar Pistorius avait des « antécédents » avec les armes.
En France, L’Equipe souligne que ce drame a touché un « nerf sensible » et qu’elle est un vrai « choc » en Afrique du Sud, pays où la criminalité est « endémique ». Le quotidien sportif français note que la couverture médiatique de l’événement a été « intense » hier dans le pays, « éclipsant » même le discours à la nation du président Jacob Zuma.
Quand à la victime, elle est ce matin à la Une d’innombrables tabloïds et de sites Internet. Car la sublime Reeva Steenkamp était également une « star » dans son pays, souligne Le Parisien-Aujourd’hui en France. « Mannequin à succès, elle était aussi animatrice de télévision », complète le quotidien qui précise qu’elle a reçu quatre balles dans la tête et à la main, « tirées par le pistolet 9 mm appartenant au champion ». Grandeur et décadence des stars.
Mali : Sanogo, le retour
La récente investiture, au Mali, du capitaine Sanogo à la tête du comité de réformes de l’armée n’est guère du goût de tout le monde en Afrique. En tout cas pas du goût du journal Le Pays au Burkina-Faso, qui se demande « à quoi rime cet arrangement ». Après avoir rappelé qu’en Afrique et « depuis des décennies, on a fait des putschs des escalators pour parvenir à de telles fins, et même au-delà », le quotidien ouagalais affirme que « cette investiture, auréolée de promesses, n’est selon toute vraisemblance que poudre aux yeux », étant rappelé que le capitaine Sanogo avait pris la tête des mutins ayant renversé le président ATT le 22 mars 2012.
Sénégal : commerce quittable
Au Sénégal, on l’a appris hier, le ministre du Commerce, Malick Gakou, a démissionné. Il est le numéro deux du parti Afp. C’est la première fois qu’un ministre démissionne au Sénégal depuis l’élection du président Macky Sall.
« Gakou quitte son commerce », lance en Une Sud Quotidien. Le journal souligne qu’en démissionnant, Malick Gakou « a surpris son monde ».
Surpris, c’est comme si Le Soleil l’avait été par cette démission. Car le journal se borne à relater sobrement l’information. Le Soleil a bien tenté de recueillir la réaction du porte-parole de l’Alliance des forces de progrès, le parti de Moustapha Niasse, qui est président de l’Assemblée nationale. Pour toute réponse, le Dr Malick Diop lui a répondu que les commentaires étaient « libres » mais qu’il n’avait « aucun commentaire par rapport à (cette) démission pour l’instant ».
Plus disert, Walfadjri avance deux explications. Certains observateurs à Dakar, relève le journal, font le lien avec les « remous au sein de son ministère » depuis cinq mois, avec comme « point d’orgue » la grève de deux jours des boulangers qui avaient dénoncé « l’impuissance » de l’ex-ministre face à la « détermination » des meuniers à refuser toute baisse du prix du sac de farine au Sénégal. Autre explication : un conflit social avec les ferrailleurs. Là-encore, un « dossier chaud » qui aurait, selon Walfadjri, emporté la décision du ministre.
Raisons techniques ? Dans la presse d’opposition, les commentaires sont plus politiques. Ainsi, le journal Le Pays estime qu’à la suite de cette démission, le président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, est « sommé de ne plus faire du Benno », étant rappelé que « Benno » fait référence à l’alliance politique Benno Bokk Yakaar ayant porté le président sénégalais Macky Sall au pouvoir. Le journal dakarois évoque ce matin « l’impitoyable guerre des tranchées » qui minent la « case » de Moustapha Niasse.