C’est l’image que l’on retiendra de cet instant : le président Dioncounda Traoré et le capitaine Sanogo partageant un verre et des brochettes de capitaine sous une tente marquise, dans la cour du palais de Koulouba. Le tout, bien sûr, devant les caméras. Le capitaine Sanogo n’a pas souhaité faire de déclaration.
« Le chef a parlé »
« Le chef a parlé, et les militaires ne parlent jamais après le chef », a-t-il expliqué, devant le président Dioncounda Traoré, qui venait de déclarer, devant les journalistes, que le capitaine Sanogo, en tant que formateur, avait l’étoffe nécessaire pour mener à bien la mission qui lui a été confiée.
Lors de la réunion à huis clos qui s’était déroulé quelques minutes auparavant, le capitaine Amadou Haya Sanogo a précisé que son « Comité militaire de suivi de la réforme des forces de défense et de sécurité », n’avait aucune vocation politique. Il a par ailleurs rendu hommage à la « clairvoyance » du président Dioncounda Traoré.
L’homme fort de Kati, chef de l’ex-junte, a aussi fait la liste des réalisations effectuées en toute discrétion par son comité depuis sa création, il y a six mois. Il a notamment cité l’amélioration du niveau des primes et une meilleure prise en charge des blessés de guerre.
Sanogo a savouré son « intronisation »
Le capitaine, qui est resté dans l'ombre ces derniers mois, a dû savourer cette cérémonie en grande pompe organisée en son honneur. Tous les dirigeants des institutions du pays avaient d’ailleurs été conviés : les chefs militaires, les présidents de la Cour suprême, du Haut conseil constitutionnel, le Premier ministre...
Une « véritable cérémonie d’intronisation », ont insisté avec force les membres de l’entourage du capitaine Sanogo. Un terme qui a provoqué quelques haussements d’épaules parmi les proches du président Traoré, pour qui ces réunions sont monnaie courante.