Si l'élan est maintenu, les négociations pourraient commencer en juin prochain. Car ce projet de grand marché océanique suscite un enthousiasme certain des deux côtés de l'Atlantique. L'Union européenne escompte un demi point de croissance annuel supplémentaire de ce rapprochement. Et le président Obama en a fait une de ses priorités.
Plus d'échanges, c'est la promesse de création de nouveaux emplois de part et d'autre. Pourtant à première vue un tel accord ne bouleversera pas les échanges entre les deux plus grandes zones économiques du monde. Parce que les relations commerciales sont déjà très importantes ; elles représentent le tiers des échanges mondiaux. Et parce que les barrières tarifaires entre elles sont faibles, en moyenne de l'ordre de 3%.
Un message politique
C'est un vrai message politique, à vocation tant interne qu'externe. Côté américain, le président Obama qui entame son dernier mandat sait qu'il est libéré des poussées protectionnistes du camp républicain, il peut donc jouer cette carte sans avoir à ferrailler avec le Congrès.
Aujourd'hui, la zone euro en piètre forme sur le plan économique, n'est plus perçue comme une menace pour les emplois américains. De ce côté-ci de l'Atlantique, cela valide l'option de l'union européenne, Washington a visiblement trouvé le bon numéro de téléphone pour parler à son partenaire historique et cela remet en perspective les velléités exprimées notamment par les Britanniques de s'écarter de l'Union. Enfin c'est un message que les deux puissances occidentales envoient au reste du monde.
Les deux premiers marchés de la planète globalisée ont choisi de se rapprocher, parce que les Etats membres de l'organisation mondiale du commerce n'ont pas réussi à s'entendre sur la libéralisation accrue des échanges. Les négociations commencées il y a plus de dix ans ont échoué. C'est aussi un message adressé à la Chine. Dans la compétition internationale, Washington et Bruxelles ont compris qu'ils ont des intérêts communs.
La bonne volonté suffira-t-elle ?
Les deux parties ont décidé d'insister non pas sur les barrières douanières qui sont globalement basses mais sur l'harmonisation des règlements, des standards, ce sont aujourd'hui dans ces détails que le protectionnisme est le plus pernicieux. Mais il reste néanmoins des secteurs encore protégés de part et d'autre qui seront difficiles à libéraliser.
Le textile ou le transport maritime côté américain, l'agro-alimentaire côté européen. Pas sûr que les Européens aient envie de laisser le boeuf, le porc et le soja transgénique américain atterrir dans leurs cuisines.