Le palmarès du dynamisme industriel

Quels sont les pays les plus dynamiques sur le plan industriel ? C'est la question que se sont posés les services du ministère français de l'Economie et des Finances, un ministère peut-être à la recherche de la recette miracle.

D'après les statistiques de janvier, l'Inde est sur la première marche du podium, suivie des Etats-Unis et de la Turquie. Avant de revenir sur la trajectoire respective de ces trois pays, un mot de la situation française puisque l'enquête diligentée par Bercy sert d'abord à situer la France dans la compétition internationale. Notre place ne fera pas d'envieux. Avec l'Espagne, la France est le pays qui a le plus faible indice PMI pour le mois de janvier. Cet indicateur est basé sur une enquête effectuée auprès des directeurs d'achat sur leurs intentions. Lorsque l'indice est supérieur à 50%, cela veut dire que l'industrie se déploie, et lorsqu'il est inférieur, qu'elle se contracte. La note de la France est de 44,6. A l'opposé, l'Inde se prévaut d'un 54,7, une excellente performance.

L'éléphant indien en passe de terrasser le dragon chinois

Les deux pays, Inde et Chine, sont dans un mouchoir de poche. La Chine est quatrième. Cette première place indienne est surprenante dans la mesure où les dernières prévisions du gouvernement laissent entrevoir un essoufflement de la croissance pour l'année à venir. Néanmoins, l'Inde est devenue ces derniers temps la place où il faut être pour participer à l'essor industriel, essor qui vise justement à rattraper la Chine. Les chefs d'Etats s'y pressent. François Hollande y sera la semaine prochaine. Mais aussi les investisseurs. Au salon Aero India, qui a lieu en ce moment à Bangalore, tous les grands groupes étrangers sont présents. Pour vendre bien sûr, mais aussi pour s'y implanter car faute de crédit public, l'industrie privée de l'armement est en pleine expansion.

La Turquie, qui est à la troisième place du podium, partage la même rage que les pays des BRICS à accomplir au plus vite son rattrapage. On parle d'ailleurs de la Turquie comme de « la petite Chine d'Europe ». En vingt ans, ce pays est passé de la sous-traitance à bas coût à l'exportation de produits à plus forte valeur ajoutée, surtout dans l'automobile et le textile.

Comment expliquer la troisième place des Etats-Unis ?
 

C'est le grand retour de l'Amérique industrielle. Les relocalisations ont pris une ampleur notable. Elles ont été favorisées par la baisse des coûts de production. La montée du chômage a provoqué la chute des salaires et le développement du gaz et du pétrole de schiste a fait dégringoler le prix de l'énergie. Même les Chinois cherchent aujourd'hui à ouvrir des usines sur le sol américain pour bénéficier de ce nouvel environnement. Pour accompagner ce décollage ou le renouveau de l'industrie, les gouvernements font jouer au besoin la préférence nationale, au risque de s'exposer à des poursuites devant l'Organisation mondiale du commerce. Agacés par ce manque de fair play de l'Inde, les Etats-Unis multiplient les procédures à son encontre. Washington vient de lancer une plainte dans le secteur de l'énergie solaire. New Delhi impose aux développeurs locaux qu'ils n'utilisent que des éléments produits sur le sol indien, ce qui fait de l'ombre aux produits photo voltaïque que les Américains exportent massivement en Inde.

 

 

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