Les investisseurs qui parient sur l'or parient aussi sur Barack Obama. Non pas que les maisons de trading de métal précieux soient plus démocrates que républicaines, mais c'est sous le mandat du président sortant que l'or a battu son record de tous les temps : plus de 1920 dollars l'once, c'est-à-dire trente petits grammes. Pourquoi ? La Maison Blanche, confrontée à la pire crise financière depuis 1929, a laissé filer les déficits budgétaires pour relancer la machine économique américaine et financer des filets sociaux. Sous le mandat de Barack Obama, la Banque fédérale, la FED, a mené une politique monétaire plus qu'accommodante pour permettre aux entreprises d'emprunter au moindre coût. Le revers de cette politique de la «planche à billet», c'est l'inflation. Le dollar ayant alors de moins en moins de valeur, et les taux d'intérêt ne rapportant plus grand chose, l'or devient un refuge à la fois pour les particuliers et pour les investisseurs en quête de profits. D'où la hausse des cours que l'on a connue, comme d'ailleurs sous la présidence d'un autre démocrate, Jimmy Carter, dans un contexte comparable de difficultés économiques, de chômage et de hausse des prix de l'énergie.
Si Mitt Romney remportait l'élection, l'envolée des cours de l'or subirait un grand coup de frein. Le candidat républicain a en tout cas proclamé qu'il mettrait fin au laxisme budgétaire et monétaire. La politique de la Banque fédérale américaine s'en trouverait alors modifiée, d'autant qu'en janvier 2014, le mandat du président actuel de la FED, Ben Bernanke, arrive à échéance ; il serait en cas de victoire du candidat républicain remplacé par une personnalité favorable à plus de rigueur financière. Ce qui éloignerait les investisseurs de l'or.
Beaucoup d'autres facteurs sont bien sûr à prendre en compte dans la hausse ou la baisse des cours du métal précieux. Comme le degré d'intervention militaire des États-Unis à l'étranger, une tendance cette fois plus républicaine que démocrate, et qui fait aussi grimper les cours de l'or.