Le projet minier s'appelle New Liberty, il est situé à 100 km au nord de Monrovia. Et il est très prometteur, d'après la petite société minière britannique qui vient de conclure en début de semaine son étude de faisabilité.
Pour Aureus, qui n'a que deux permis, un au Liberia, un autre au Cameroun, ce pourrait même être le jackpot : 120 000 onces commercialisables, soit un peu plus de 3 tonnes et demi par an, sur quatre ans, c'est ce qu'on appelle un beau gisement, près de la la moitié de la production annuelle de la Côte-d'Ivoire ! La compagnie junior britannique a donc revu à la hausse ses espérances de profits, d'autant que son étude est basée sur une once à 1400 dollars, alors que le cours de l'or frôle désormais les 1800 dollars.
Le projet de mine à ciel ouvert avec une usine de concentration de l'or, par dissolution au cyanure et au charbon, pourrait entrer en production au premier trimestre 2014, si les études d'impact environnemental sont validées. Et New Liberty deviendrait alors le premier gisement aurifère exploité commercialement au Liberia.
Ce pays est pourtant réputé de longue date pour ses ressources en or : l'orpaillage est très actif, et les mines d'or illégales pullulent. Aureus avait d'ailleurs acquis une première licence en 1998, mais la guerre civile avait interrompu ses projets. Les études géologiques ont confirmé que le Liberia était favorisé par la même formation géologique très ancienne et riche en or et en diamant, appelée «craton», qui s'étend jusqu'en Sierra Leone, en Guinée, et en Côte-d'Ivoire.
Depuis le retour de la démocratie en 2005, les petites compagnies minières s'activent pour obtenir des permis. Cette trouvaille d'Aureus à New Liberty pourrait être suivie par d'autres, sur le même permis, ou sur d'autres, tels que celui d'Hummingbird, une autre petite société britannique, à Dugbe, dans le sud cette fois. Et, c'est un signe, les géants du secteur, comme l'Américain Newmont, l'un des plus grands producteurs d'or de la planète, commencent à s'intéresser au Liberia.