Les prix du charbon thermique s'effondrent

Le prix de référence pour le charbon thermique, le prix FOB australien, a perdu 25% depuis l'automne dernier et le mouvement s'accélère ce printemps, avec une chute de 14% rien qu'au mois de mai. 

La quantité de charbon vapeur disponible sur le marché international est très importante depuis que les Etats-Unis se sont mis à exporter leur combustible ; ils n'en ont plus besoin chez eux depuis qu'ils se sont reportés massivement sur le gaz de schiste. Et la demande mondiale faiblit. Non seulement en Europe, mais en Chine, avec un ralentissement brutal de la croissance industrielle, et donc, des besoins en électricité. Les vraquiers aux soutes pleines de charbon patientent au large des côtes chinoises en attente d'acheteurs qui font défaut les uns après les autres : ils ne veulent pas payer au prix fort le charbon acheté il y a quelques mois, avant la dégringolade des prix.

On attendait aussi plus d'importations de charbon de la part du Japon, depuis qu'il est quasiment privé d'énergie nucléaire, mais c'est vers le gaz, moins polluant, que s'est tourné l'archipel nippon. Reste l'Inde, dont plus de la moitié de l'électricité est encore produite à partir du charbon. Mais son pouvoir d'achat s'est réduit avec la chute de la roupie face au dollar, depuis quelques mois. Elle ne va donc pas se précipiter sur le combustible.

Cet aspect monétaire du commerce international a au contraire permis d’atténuer la chute des prix du charbon pour les pays exportateurs : ils libellent leur facture en dollars, or le billet vert a fortement remonté ; la valeur de leurs ventes de charbon en monnaie locale n'a donc pas sombré au même rythme que les prix internationaux. Parmi les pays qui ont le plus besoin de revenus élevés d’exportation pour compenser des coûts de production très lourds, l’Afrique du Sud et la Russie s’en sortent, grâce à cet effet de change : leurs revenus tirés des mines de charbon sont stables, voire en hausse pour la Russie. Mais c’est le premier exportateur, l’Indonésie, dont les coûts de production sont imbattables, qui tire le mieux son épingle du jeu.

 

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