Si la première économie d'Afrique se voit contrainte d'importer et à un rythme de plus en plus soutenu, c'est qu'elle a trop exporté sa propre production (2 millions de tonnes à la fin novembre) ! Non pas tant vers les autres pays d'Afrique australe et orientale, son marché habituel : la Zambie et le Malawi n'en ont pas eu besoin, ils ont eux aussi bénéficié d'une bonne récolte de maïs. Non, l'Afrique du Sud s'est mise à fournir des marchés totalement nouveaux : la Corée du Sud, ou le Mexique, forcés de se détourner du maïs américain, devenu trop rare et trop cher sur le marché mondial. Des bateaux de maïs sud-africain auraient même été commandés pour livraison après la prochaine récolte, entre mai et juillet prochains. Le problème c'est que cette nouvelle campagne céréalière ne se présente pas sous les meilleurs auspices en Afrique du Sud, avec les pluies qui retardent les semis. Or les stocks sud-africains fondent à vue d'œil. C'est une grande source d'inquiétude pour les pays riverains, en premier lieu le Kenya qui est déjà dans une situation de pénurie de maïs et où quatre millions de personnes seraient à nouveau menacés de famine. Soumise aux mêmes pluies surabondantes que l'Afrique du Sud, la Zambie attend une moindre récolte cette année. Quant au Malawi, malgré une production pléthorique cette année, il a tout de même suspendu ses exportations de maïs, par précaution. Ces pays craignent de devoir importer du maïs sur le marché mondial à un prix exorbitant étant donné qu'à la pénurie sud-africaine s'ajoute la menace d'une mauvaise récolte en Amérique du Sud, pour cause, cette fois, de sécheresse.