La France exportera moins de blé tendre mais plus de maïs et de blé dur

La récolte de céréales est globalement en baisse en France, en 2011, mais le premier producteur européen garde une capacité importante d'exportation, y compris dans d'autres céréales que le blé.

 

La récolte française de blé tendre est plus qu'honorable alors que la sécheresse printanière laissait craindre le pire. La qualité est même au rendez-vous, avec 60 % des grains ayant une teneur en protéine et en amidon digne d'un blé meunier supérieur, le blé panifiable. Mais à 33 millions et demi de tonnes, la production française est tout de même inférieure de 6 % à l'an dernier, d’après l’établissement public FranceAgrimer. Avec une consommation de blé tendre qui devrait augmenter en France, notamment pour l'alimentation du bétail parce que le maïs est trop cher, et l'orge trop rare, les capacités d'exportations seront fatalement en baisse, vers le reste de l'Union européenne mais surtout vers les pays tiers (8 millions de tonnes prévues en 2011/2012 contre 12,9 millions de tonnes en 2010/2011). Ces pays ont de toute façon ont retrouvé un approvisionnement en blé auprès de la Russie et de l'Ukraine : l'Egypte et le Yémen seront beaucoup moins demandeurs de blé français. Le Maghreb et l'Afrique subsaharienne semblent en revanche conserver un bon rythme d'achats de blé de la meilleure qualité.

Les exportateurs français de céréales pourront se consoler avec deux débouchés, certes sans commune mesure, mais inédits : il s'agit du maïs et du blé dur - dont on fait les pâtes et la semoule. Si la production française de blé dur est en baisse, encore plus que celle de blé tendre, à cause d'une baisse des rendements et des surfaces, les exportations vers les pays tiers et vers le reste de l'Union européenne, notamment l'Italie, très grande consommatrice de blé dur, seront en hausse. En effet les Etats-Unis ne pourront pas exporter cette année, l'humidité a condamné une bonne partie de leur récolte. Quant au maïs français, d'habitude battu à plates coutures par le maïs argentin ou brésilien sur le marché européen, il est devenu compétitif étant donné l'envolée des cours mondiaux, occasionnée par le mauvais bilan du maïs américain. Il ne sera pas concurrencé par le maïs OGM ukrainien abondant mais indésirable en Europe. On devrait voir des expéditions plus importantes de maïs français, dont la récolte est très prometteuse, cette année, vers l'Europe du Nord, l'Espagne et le Portugal.

 

 

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