Une grève par intermittence, deux jours sur cinq, pendant trois mois. Une stratégie syndicale pour faire durer le mouvement, sans trop pénaliser financièrement ceux qui montent au front. Une stratégie indécente, d'après le patron de la SNCF, Guillaume Pépy.
« C’est une grève qui va beaucoup pénaliser les Français, a-t-il expliqué ce jeudi matin sur France 2. 18 fois deux jours, c’est-à-dire 36 jours, c’est une seule et même grève. Quand on est en grève, on est en grève. Quand la grève est terminée, le service doit reprendre et tout le monde, même les grévistes doivent faire en sorte que l’on réussisse le service le plus normal possible ».
Une seule et même grève, autrement dit, certains jours de repos doivent être considérés comme non travaillés et ne doivent donc pas être payés. Illégal, s'insurgent les syndicats qui parlent d'intimidation, de mensonge.
« Notre direction est aux abois pour être obligée de faire des pressions et d’inventer des interprétations réglementaires pareilles, affirme Didier Aubert, le secrétaire général de la CFDT cheminots. Nous, on est plus serein qu’elle ! On est dans une bataille de communication, on est dans le n’importe quoi dans ce qui ce passe dans l’entreprise aujourd’hui ».
En attendant les premières perturbations sur le trafic à partir de lundi 2 avril au soir, ce point litigieux, révélateur d'une guerre des nerfs, pourrait bien se régler au tribunal.