En lançant ses trois flèches dites « Abenomics » en 2012, le Premier ministre Shinzo Abe se faisait fort de sortir l'économie japonaise de près de 20 ans de léthargie : relance budgétaire, politique d'argent facile et réformes structurelles.
Cinq ans après, le bilan est mitigé. L'indice boursier Nikkei vient d'atteindre un niveau inconnu depuis plus de 20 ans. La croissance se maintient de trimestre en trimestre depuis 18 mois et les prix à la consommation progressent à nouveau après des années de déflation, mais sans atteindre pour autant l'objectif d'inflation de 3% l'an fixé par le gouvernement.
Les ménages japonaiscraignent l'avenir et épargnent plus qu'ils ne dépensent, ce qui nuit grandement à la croissance. Et si le taux de chômage reste faible, à moins de 3%, c'est que la population active a diminué de 10 millions de personnes depuis 1995.
La morosité de la population est entretenue par la montée des inégalités et de la précarité, alors que les profits des entreprises ne se traduisent pas en augmentation de salaire.