Avec notre correspondant à Kyoto, Alexandre Barbe
Dans les rues de Kyoto, c’est avec les haut-parleurs que les candidats font campagne. Mais si la Corée du Nord est dans tous les discours, elle n’est pas dans tous les esprits.
Kenkô ne croit pas à une guerre. « Des missiles ont survolé le Japon, certes, mais je ne ressens pas de menace particulière. Alors oui bien sûr, c’est important de protéger la nation, mais le Japon a d’autres problèmes à régler à l’intérieur du pays », estime-t-il.
En revanche, pour Ai, originaire d’Hiroshima, l’inquiétude est réelle.« J’allais souvent en voyage en Corée du Sud, mais je n’y vais plus depuis qu’il y a ce problème des missiles. Parce que ça fait peur », avoue-t-elle.
Un sentiment de crise qui permettrait à Shinzo Abe de regagner l’opinion après plusieurs scandales. C’est l’avis de Jô, étudiant : « J’ai l’impression qu’on attise une crainte sans fondement. Je pense que le gouvernement Abe agite la menace nord-coréenne et s’en sert pour entretenir sa cote de popularité. »
Au final les missiles coréens ravivent un débat cher au Premier ministre : la conversion des forces d’autodéfense en une véritable armée. Un objectif à portée de main s’il obtient une majorité suffisante.
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