Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
Ces élections anticipées sont présentées comme un duel entre Shinzo Abe et la gouverneure de Tokyo, Yuriko Koike. Cette ancienne ministre de la Défense et de l'Environnement est très populaire, même si elle n'a pour le moment rien accompli depuis qu'elle est devenue gouverneure de Tokyo.
Elle dit vouloir s'inspirer d'Emmanuel Macron pour attirer vers son nouveau parti de l'espoir les Japonais qui ne se reconnaissent plus dans les partis traditionnels.
Pour le reste, il n'y a pas vraiment de différence entre Shinzo Abe et Yuriko Koike. Tous deux sont des conservateurs, nationalistes et révisionnistes alignés sur les Etats-Unis face à la menace nord-coréenne.
Crise démographique
Le Premier ministre japonais considère le vieillissement de la population japonaise comme « une crise nationale ». Il veut transformer le système de sécurité sociale pour répondre « aux besoins de toutes les générations ».
Il entend procéder au relèvement de la TVA de 8 à 10 %, prévu pour 2019, et se servir des recettes de ce relèvement pour offrir la gratuité des crèches et de l'éducation, afin d'inciter les Japonaises à faire des enfants.
Il caresse l'espoir d'enrayer le dramatique déclin de la population. M. Abe prend toutefois le risque de perdre sa « super majorité » des deux tiers au Parlement et de ne plus être en mesure de réaliser son projet de réviser la Constitution pacifiste.