Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
Nationaliste révisionniste, protégée du ministre Shinzo Abe dont elle partage l’idéologie, la ministre de la Défense Tomomi Inada dément avoir dissimulé des rapports faisant état d’une aggravation de la situation au Soudan du Sud où étaient déployés des soldats japonais dans le cadre d’une opération de maintien de la paix de l’ONU.
La Constitution pacifiste interdit à l’armée japonaise de s’engager à l’étranger dans des conflits actifs. Cette affaire a déjà conduit à la démission le général Toshiya Okabe, le chef d’état-major des forces terrestres.
Le contingent japonais a quitté le Soudan du Sud à la fin mai et a compté jusqu’à 350 hommes, basés pendant cinq ans à Juba, la capitale de ce tout jeune Etat. Le Premier ministre Shinzo Abe cherche à développer le rôle de l’armée japonaise dans des opérations extérieures. En 2005, le Parlement a voté une loi réinterprétant la Constitution pacifiste. L’armée japonaise peut ainsi mener des opérations de sauvetage, escorter des employés de l’ONU et des coopérants humanitaires et venir en aide à un allié en difficulté.
Aujourd’hui, la popularité de Shinzo Abe est au plus bas, il est accusé de favoritisme. Il ne pourra pas mener son but ultime : réviser la Constitution pacifiste pour redonner au Japon le droit de belligérance.