Panne à la gare Montparnasse: après le chaos, la SNCF sous le feu des critiques

La polémique née du chaos provoqué par la panne à la gare Montparnasse à Paris dimanche 30 juillet n’est pas terminée. La ministre des Transports exige des explications et a commandé un rapport à la SNCF.

Des milliers de voyageurs hagards, neuf heures pour faire un Paris-Rennes, un trajet qui prend en temps normal moins de deux heures. En plein week-end de chassé-croisé des vacances, la panne à la gare Montparnasse a provoqué le chaos. Il aura fallu deux jours à la SNCF pour en trouver l’origine. Il s’agissait d’un problème de câbles qui risquait d’altérer le fonctionnement des feux de signalisation sur les voies. Il a fallu pour cela démonter 17 armoires électriques, examiner des milliers de câbles un par un. Un travail de fourmi réalisé par une cinquantaine de techniciens mobilisés pendant la nuit.

La situation devrait revenir à la normale ce mercredi 2 août, mais l'association de consommateurs CLCV pointe la vétusté des infrastructures. « La SNCF s’est détournée un peu de son cœur de métier, le train du quotidien. C’est bien joli de vouloir rêver à de nouvelles grandes lignes et à inaugurer le Paris-Rennes en 1h20, mais il faut penser à assurer la maintenance du placard électrique de l’aiguilleur de Vanves-Malakoff. Parce que si on ne l’assure pas, on obtient ce qu’il s’est passé ce week-end », se désole son délégué général, François Carlier.

La SNCF est désormais dans le collimateur de l'Etat, son actionnaire. La ministre chargée des Transports Elisabeth Borne a réclamé un rapport à la compagnie ferroviaire pour la fin de la semaine. Car ce nouvel incident intervient alors que se profile l'ouverture à la concurrence à l’horizon 2020, et qu'est relancé le débat sur la privatisation partielle de l'entreprise, comme cela se fait déjà à l'étranger.

« Ce qui a été fait par exemple aux Pays-Bas, c’est de lancer un appel d’offres pour assurer l’entretien du réseau. On constate des coûts d’entretien moins élevés et un meilleur niveau de sécurité, comme en Grande-Bretagne où il est l’un des meilleurs d’Europe », analyse Yves Crozet, professeur à l'université de Lyon et spécialiste des transports.

Mais la sécurité a un coût : pour les voyageurs britanniques, le prix du billet a plus que doublé en 20 ans.

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