L’Etat français n'a eu de cesse d'investir dans de nouveaux projets, sans pour autant respecter la règle d'or qu'il s'était fixée : pas de nouveaux investissements sans financement bouclé.
« On construit une belle ligne de chemin de fer Perpignan-Figueras en Espagne. Pour être certains d’attirer les investisseurs, on fonde tout ça sur un trafic donné. On n’est pas aujourd’hui à 20 % de l’objectif de trafic, rappelle l'un des deux rapporteurs, le député Union des démocrates et indépendants (UDI) de la Meuse, Bertrand Pancher. Donc la ligne est extrêmement déficitaire. Personne ne sait comment l’exploiter, et on confie l’exploitation de tout cela à la SNCF qui paiera. Le déficit ne cesse d’augmenter. Un jour il faudra payer les pots cassés. »
Cette dette, c'est la plus grave menace pour l'avenir ferroviaire, selon les deux élus, qui recommandent de transformer SNCF Mobilité en une société anonyme aux capitaux 100 % publics et de donner aux régions les moyens d'investir dans les infrastructures dont elles ont besoin. Et il faut des « moyens financiers, [c'est-à-dire] une part de la taxe sur les carburants, c’est la taxation pour des modes de transports écologiquement soutenables, ou bien une part d’une nouvelle écotaxe ou bien un système de vignettes par région. Cela permettrait aux régions d’acheter directement leur matériel sans passer par un monopole d’exploitation de la SNCF », explique Bertrand Pancher.
L'ouverture du rail à la concurrence aura au final donné un grand coup de pied, peut-être salutaire, dans le fonctionnement du ferroviaire en France.