A la Une: un rapport accablant pour la SNCF

Un an quasiment jour pour jour après le drame de Brétigny-sur-Orge, dans la banlieue parisienne, qui avait fait 7 morts et une trentaine de blessés, « la SNCF est sur le banc des accusés », constate Libération. « Le procureur d’Evry a en effet confirmé hier, précise le journal, que le déraillement du Paris-Limoges, le 12 juillet 2013, résultait d’un « déficit dans la qualité de la maintenance ». C’est la conclusion du rapport des experts judiciaires, remis le 25 juin aux trois juges d’instruction en charge de l’enquête pour « homicides et blessures involontaires ». Ce document accable la SNCF. A tel point, relève Libération, qu’une mise en examen de l’entreprise publique (et de RFF, propriétaire des voies) ne fait plus guère de doute. »

Commentaire du journal : « la médaille d’or de la vitesse a son revers : le ralentissement des dépenses consacrées aux autres lignes, dans un réseau ferroviaire dont la dette est comme une motrice devenue folle. Ainsi, (le TGV) le train de plaisir des classes moyennes et supérieures croise, dans un souffle brutal et quelque peu condescendant, le train de douleur des classes populaires. A Brétigny, ce contraste a même pris un tour tragique : la lutte des classes ne passe plus entre la première et la seconde mais entre les lignes TGV et les autres. »

Pour Le Parisien, du coup, il y a urgence… « Le patron de la SNCF, Guillaume Pepy, avait assumé dès les premières minutes suivant l’accident la responsabilité de son entreprise dans la catastrophe de Brétigny, rappelle le journal. Cependant, l’homme qui assure chaque année le transport de millions de passagers va désormais devoir expliquer comment ses modernes lignes TGV peuvent cacher un réseau secondaire aussi vieillissant et aussi mal entretenu. Les premiers rapports de la justice et les coupables négligences qu’ils soulignent montrent en tout cas, affirme Le Parisien, qu’il est urgent de réformer la SNCF, n’en déplaise aux cheminots qui viennent de faire une grève dure contre les changements annoncés. »

Blocages…

A la Une également : la conférence sociale qui commence mal… « Face à Hollande, la CGT et FO choisissent la rupture », s’exclame Le Figaro. Les deux syndicats, qui accusent le gouvernement de céder aux exigences du patronat, ont en effet décidé de boycotter la grande conférence sociale. Une décision inédite. Et finalement, estime Le Figaro, cette rupture est une « bonne nouvelle : (…) il faut rappeler que la CGT et FO représentent une infime minorité des salariés français. Et qu’ils jouent perpétuellement contre eux. Ils choisissent la politique de la chaise vide ? Plutôt que de verser des larmes de crocodile, François Hollande et Manuel Valls devraient se dire : bon débarras !, s’exclame le quotidien d’opposition. Et puisque désormais les choses sont claires, l’exécutif doit saisir la balle au bond pour amplifier spectaculairement les timides réformes qu’il a engagées. »

L’Humanité n’a bien sûr pas la même analyse… « Pourquoi le dialogue social à la sauce hollandaise est un échec », nous explique le quotidien communiste. Et bien, parce que, écrit-il, « François Hollande et Manuel Valls n’ont pas respecté les syndicats. (…) Prétendument égaux en droit, certains acteurs sociaux se sont révélés « plus égaux que d’autres », dénonce L’Humanité, le patronat obtenant à peu près tout ce qu’il réclame sans contrepartie et s’affranchissant de ses engagements avec la bénédiction de Manuel Valls. Le report de la mise en œuvre du compte pénibilité, poids plume censé équilibrer la balance d’une désastreuse réforme des retraites, a fait l’effet d’un révélateur. La CGT et FO ont donc décidé de ne pas se prêter plus longtemps au jeu de dupes auquel les convoque François Hollande. »

Résultat, soupire Sud Ouest, « en guise de conférence sociale, c’est plutôt à un beau défilé de postures que nous avons assisté. Le patron du Medef, en premier lieu, qui cultive avec succès le style du massacreur, du rapace et du grippe-sou. Mission parfaitement remplie de ce point de vue, qui enchante les patrons de combat. Dès lors, comment les deux autres syndicats qui portent à cette social-démocratie hollandaise, au mieux une considérable méfiance, en fait une véritable aversion, auraient-ils pu rester sans être vilipendés par leurs troupes. C’est donc ainsi, constate Sud Ouest, que l’ensemble s’est gaillardement livré à ces querelles comportementales, prenant à témoin une France lassée que tout cela était la faute du camp d’en face, occultant l’état d'urgence dans lequel se trouve notre pays. »

« Rien de bien nouveau sous le ciel des relations sociales dans notre pays, constate également Le Journal de la Haute-Marne. Les partenaires sociaux se refusent à se départir d’une conviction bien hexagonale : toute concession équivaut à une reculade. Il faut montrer ses muscles tout de suite. Ne pas décevoir sa base… Dans ces conditions, il est difficile d’imaginer une issue radieuse à cette conférence sociale. Les partenaires sont trop retranchés dans des positions a priori pour les faire bouger. Quant à l’arbitre, à savoir l’exécutif, il n’est pas vraiment en capacité d’imposer quoi que ce soit. Trop faible. Il ne peut même pas passer en force à l’Assemblée, puisque la majorité parlementaire est divisée sur les moyens de sortir de la crise. Quant à l’opposition, constate encore Le Journal de la Haute-Marne, il est pour le moins difficile de discerner ses contrepropositions. »

Difficile coopération…

Dans Le Figaro, cette enquête sur les difficultés des Occidentaux dans la lutte contre Boko Haram au Nigeria… « Paris, Londres et Washington se mobilisent contre la secte islamiste, mais se méfient des méthodes d’Abuja », relève en effet Le Figaro. « Une réserve qui s’explique pour plusieurs raisons. Les Occidentaux se méfient des méthodes souvent brutales de l’armée nigériane, qui réplique à Boko Haram par des actions massives et meurtrières menées avec des raids aériens et de l’artillerie. Cette stratégie du coup de massue s’est avérée jusqu’à présent contreproductive, notamment parce qu’elle crée du ressentiment au sein d’une population déjà terrorisée. Ce message a été passé, sans grand succès, aux autorités d’Abuja. » Et puis, il y a aussi, relève encore Le Figaro, « les nombreuses complicités dont bénéficierait la secte islamiste au sein de l’armée qui incitent les partenaires du Nigeria à la retenue. »

Une finale avant l’heure ?

Enfin, « la guerre des étoiles » : c’est le grand titre de L’Equipe. Référence à la première demi-finale de la Coupe du monde de football qui opposera ce soir le Brésil et l’Allemagne, qui « cumulent à eux deux, relève le quotidien sportif, 8 titres de champions du monde. Leur duel suscite une formidable attente. (…) Sans Neymar mais poussé par toute une nation, le Brésil va tenter de gagner sa place en finale contre une Allemagne désormais libérée. »

Cette rencontre est plus que prometteuse, pointe encore le quotidien sportif, avec d’un côté, des Brésiliens invaincus à domicile depuis 42 matches et de l’autre, des Allemands invaincus lors de leurs 16 derniers matches… Ça promet...

Partager :