Avec notre envoyé spécial à Belfort, Nicolas Champeaux
« Le projet est totalement remis en cause ». Les représentants syndicaux ont annoncé la bonne nouvelle aux salariés devant la grille de la préfecture. Le site de Belfort est pérennisé à court terme grâce à des commandes en direct de l’Etat : 15 rames de TGV duplex pour les futures lignes à grande vitesse Bordeaux-Toulouse et Montpellier-Perpignan.
Le secrétaire d’Etat à l’Industrie Christophe Sirugue estime que le gouvernement a tenu parole : « Il y a une commande confirmée, et il y a une commande par anticipation. C’est la responsabilité politique qui a été prise de confirmer cette commande. Il y a aussi Alstom qui choisit d’investir lourdement sur le site. »
Alstom investit notamment 30 millions d’euros pour des locomotives de manœuvres. Les engagements sont plus vagues pour l’activité maintenance et la diversification, mais Alstom met la main à la poche et c’était la moindre des choses pour le responsable planning projet à Alstom. « Il n’est pas question que l’ensemble des sous des contrats futurs partent tout simplement dans l’actionnariat, dans les dividendes. Chantage à l’emploi, derrière : carnet de commandes garni en France, dividendes supplémentaires, hausse des actions et dans trois ans on fait à nouveau un autre chantage parce qu’il n’y a plus de commandes à nouveau. Non. »
Les élus locaux ont proposé aux syndicats de mettre sur pied un comité de suivi pour s’assurer qu’industriels et politiques tiennent leurs engagements pour ce site qui bâtit des locomotives depuis 137 années.
A (RE)LIRE → L’Etat et Alstom mettent la main à la poche pour sauver le site de Belfort