Dans les locaux de Wisembly, une start-up parisienne qui propose des solutions mobiles pour les réunions d'entreprise, les quarante collaborateurs commencent la journée à 9 h mais ensuite, la flexibilité, inscrite dans son ADN, est de mise.
Romain David, dirige la start-up : « Je ne pense pas que l’on soit confronté aux mêmes problématiques que, à la fois, les grands patrons qui discutent sur cette loi [et ceux] qui manifestent dans la rue, etc. Je pense que c’est une situation très à part. Le plus important c’était vraiment sur le temps de travail. Lors des premiers recrutements, on s’est rendu compte qu’on était obligé de faire un contrat où il y aurait marqué 35 h + 10% éventuellement, alors que nous on était au début de notre boîte, on était trois et on ne se payait pas et on travaillait 40 h ou 50 h par semaine donc ça nous semblait compliqué. »
« Economiquement, ça ne fonctionne plus »
Dans sa petite agence de communication, deux salariés, 30 ans d'existence, le quotidien de Béatrice Bubenicek est devenu une galère. Elle aimerait croire aux vertus de la loi Travail mais la crise de 2008 a sévèrement grevé son activité et son budget. « Si je n’ai pas de travail, si je n’ai pas de commandes, je n’embauche pas. Avec qui on travaille, ce sont des gros qui ont forcément moins de moyens aujourd’hui. Economiquement, ça ne fonctionne pas, ça ne fonctionne plus. J’ai licencié il y a trois ans, j’ai été obligé de payer le licenciement avec mes économies personnelles. Quand j’entends les histoires de loi, de gens qui sont dans la rue, moi je veux bien, je vais aller dans la rue mais pas pour les mêmes raisons. »
Plutôt que l'instauration de mesures pour faciliter le licenciement économique, elle aurait préféré un soutien aux petites entreprises (TPE) pour faire face au ralentissement économique.