Areva: Anne Lauvergeon, d'«Atomic Anne» à mise en examen

Anne Lauvergeon a été mise en examen le 13 mai pour présentation et publication de comptes inexacts et diffusion de fausses informations. Autrefois surnommée « Atomic Anne » et saluée pour son esprit visionnaire, l'ancienne patronne d'Areva a été évincée en 2011. En cause : le rachat de l'entreprise canadienne Uramin qui lui vaut aujourd'hui ces poursuites.

Anne Lauvergeon, l'ancienne patronne d'Areva a été mise en examen le 13 mai pour présentation et publication de comptes inexacts et diffusion de fausses informations. L'ancienne patronne d'Areva a également été placée sous le statut de témoin assisté pour abus de pouvoir après avoir été entendue toute la journée par un juge d'instruction dans le cadre de l'enquête sur la valorisation d'Uramin. Le rachat de cette société minière avait couté cher au groupe nucléaire français.

Ces mises en examen représentent un nouveau coup dur pour Anne Lauvergeon. Car pendant les dix premières années de la vie du géant nucléaire français, de 2001 à 2011, Areva, c'était elle. « Atomic Anne » comme la surnommait la presse américaine, est parfois saluée pour avoir eu un esprit visionnaire. Elle n'en est pas moins critiquée pour sa gestion. Sur la liste des reproches : l'EPR finlandais et le fameux rachat d'Uramin qui lui vaut aujourd'hui ces poursuites.

Retour raté

Areva a déboursé 1,7 milliard d'euros pour des mines finalement peu rentables. Un échec qu'Anne Lauvergeon est soupçonnée d'avoir masqué pour tenter de sauver son poste, malgré ses mauvais rapports avec le chef de l'Etat. Cette tentative s'est révélée infructueuse puisqu'Anne Lauvergeon a finalement été évincée en 2011.

La défaite de Nicolas Sarkozy à la présidentielle de 2012 n'aura pas suffi à Anne Lauvergeon pour faire son grand retour. Depuis, le nom de cette ancienne conseillère de François Mitterrand a pourtant circulé à plusieurs reprises. Le gouvernement la voyait bien, par exemple, à la tête du groupe aéronautique EADS. Sans résultat.

Désormais, elle préside une start-up toulousaine, mais elle ne s'est pas éloignée du monde politique. En 2013, le gouvernement lui a ainsi confié la présidence de la commission Innovation 2030.

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