Six mois après les attentats de Paris, le tourisme tourne au ralenti

Six mois après les attentats de Paris, le tourisme fait toujours grise mine. Les clients étrangers boudent les hôtels, les restaurants, les musées, les grands magasins de la capitale...

Depuis les attentats du 13 novembre à Paris, le tourisme est toujours en berne, selon une étude du cabinet MKG. Et le mois d’avril est particulièrement décevant, même s'il s’agit d’une période historiquement basse pour les professionnels du secteur.

Le taux d’occupation dans l’hôtellerie a reculé de 11 points par rapport à 2015. Il est tombé à 70,4 % en avril cette année, contre 81,4 % à la même période l’année précédente. Du jamais vu.

Il y a eu les attentats de janvier, puis du 13 novembre en Ile-de-France, mais aussi ceux de Bruxelles. A ces attaques, ce sont ajoutées les recommandations de prudence. Des conditions qui, on le comprend, refroidissent les touristes, comme en témoigne, Monique Charr, guide-conférencière dans la capitale. « Nous avons perdu depuis les attentats entre 40% et 50% de notre travail. Nous avons eu de nombreuses annulations de groupes américains, australiens, ou encore japonais. Depuis novembre l’année dernière, les Japonais ne sont pas revenus en France et quatre tours opérateurs à Paris ont dû renvoyer du personnel. »

La clientèle étrangère se rabat désormais sur le sud de l’Europe. Rome est une destination prisée ou encore Londres dans le nord de l’Europe.

Des prix cassés

Pour être plus attrayants, les hôtels ont réduit les prix, jusqu’à moins 20% pour certains. C’est la baisse la plus marquée depuis 15 ans, selon le cabinet MKG. La fréquentation des restaurants a, elle aussi, diminué de moitié, surtout le soir. Il n’est pas rare de voir un restaurant faire le pied de grue à l’extérieur de son établissement pour attirer le passant…

Même désaffection dans les boutiques de luxe, les grands magasins, les musées et les lieux touristiques, habituellement bondés. « Il suffit de se promener près de la Tour Eiffel. Il n’y a pas de queue ! Alors qu’en général à cette époque il y a une queue de deux ou trois heures. C’est triste », déplore Monique Charr.

Les théâtres sont eux aussi désertés par les jeunes principalement à cause de l’annulation des sorties scolaires. Dans le spectacle, la situation est plus contrastée. Les salles font le plein après une période de désaffection.

L’Euro 2016, vitrine du tourisme ?

Le tourisme mise sur un rebond durant l’Euro 2016 avec la clientèle européenne.

10 matchs ont lieu dans 10 villes françaises (Paris, Saint-Denis, Saint-Etienne, Lens, Lille, Bordeaux, Lyon, Nice, Toulouse, Marseille). Coup d’envoi le 10 juin à Paris, avec le match France-Roumanie. Une étude, menée par le Centre de droit et d’économie, table sur la présence 2,5 millions de spectateurs dont plus d’un million d’étrangers qui dépenseront plus de trois milliards d’euros dans le pays.

Côté hébergement, le groupe Kuoni, désigné agence officielle, devrait fournir 60 000 nuitées. Mais à un mois du coup d’envoi, les réservations sont encore timides, déplorent les représentants de l’hôtellerie.

L’Euro 2016 va certes attirer des mordus du foot, mais il risque d’éloigner certains touristes.

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