Dette grecque: l'incertitude plus que jamais

Après l'échec des négociations entre la Grèce et ses créanciers, ce week-end à Bruxelles, le Premier ministre Alexis Tsipras s'est déclaré prêt à attendre patiemment que les créanciers deviennent réalistes. Mais c'est plutôt l'incertitude que la patience qui prévaut à Athènes. Aucun nouveau round de négociations n'est prévu avant la réunion jeudi 18 juin de l'Eurogroupe.

La bourse d'Athènes a enregistré avec inquiétude l'échec des négociations à Bruxelles. Elle chutait lourdement de 7% à l'ouverture. Les valeurs les plus chahutées sont les banques helléniques qui, en cas de défaut de paiement à la fin du mois de juin, seraient les premières touchées par cette situation inédite et périlleuse.

Ces derniers temps, la bourse d'Athènes est soumise à une forte volatilité, reprenant du terrain quand un accord semble se profiler, et reculant vivement quand l'espoir d'un règlement s'éloigne. Le groupe parlementaire Syriza, le parti au pouvoir, a bien précisé la priorité du gouvernement : payer les salaires des fonctionnaires et les retraites et, ensuite seulement, rembourser lesdettessi un accord intervient finalement avec l'Union européenne et le FMI.

Et, dans sa fermeté, le gouvernement se prévaut régulièrement du soutien de la population grecque. Le vice-président du parlement Alexis Mitropoulos a même évoqué, en cas d'échec des négociations, de faire retour aux urnes, sous forme d'élections anticipées ou de référendum pour réaffirmer cette légitimité démocratique.

Un dialogue de sourds

La balle est dans le camp des Grecs pour Mario Draghi, le patron de la Banque centrale européenne (BCE). Le gouvernement grec est prêt à retourner à tout moment à la table des négociations, rétorque-t-on à Athènes. Bref le dialogue de sourds s'aggrave au fur et à mesure que l'on se rapproche de la date fatidique du 30 juin, quand la Grèce devra rembourser le FMI.

La Grèce et ses créanciers sont, semble-t-il, d'accord sur l'effort financier à accomplir, mais pas du tout sur les moyens d'y parvenir. Certains négociateurs accusent les Grecs d'être venus à Bruxelles les mains dans les poches et avec quelques engagements de faible portée. Ce que le gouvernement grec conteste.

Du coup, il y a ceux qui dramatisent l'issue possible de ce poker menteur, comme les Espagnols, qui évoquent un risque réel de sortie de la zone euro, et ceux qui minimisent, tel le ministre français de l'Economie Emmanuel Macron, qui estime que grâce au renforcement de la zone euro depuis 2012, les conséquences ne seraient pas catastrophiques.
 

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