Grèce: manifestations de 1er mai sur fond de négociations à Bruxelles

Pour les Grecs, c'est un Premier mai un peu spécial, alors que le gouvernement négocie toujours l'avenir de la dernière tranche du deuxième plan d'aide. Une équipe de négociateurs grecs est à Bruxelles jusqu'à dimanche pour discuter des dernières propositions de réformes présentées jeudi soir. Les agences de notation elles, dédramatisent l’hypothèse selon laquelle la Grèce ne rembourserait pas à temps le FMI et la BCE.

En Grèce, la Fête du travail a été l’occasion de plusieurs manifestations ont rassemblé environ 15 000 personnes. Le ministre grec des Finances s’est rendu lui aussi à la manifestation du 1er mai à Athènes. Ianis Varoufakis, qui a dû céder sa place de négociateur en chef avec les créanciers, a rejoint le cortège oeillet rouge à la boutonnière.

Dans la capitale grecque, les manifestants tentent de rester positifs sur l'issue de négociations en cours à Bruxelles. « Quand vous négociez avec quelqu'un, chacun doit faire un pas vers l'autre. Ca ne me dérange pas qu'ils aient écarté Varoufakis, explique Dimitris Dekleris, ingénieur en électronique et membre du parti au pouvoir à Charlotte Stievenard, correspondante de RFI à Athènes. Ses idées sont toujours là. C'est juste le titre qui change. Ils sont contents, nous sommes contents. Tout peut continuer ».

Un peu plus loin, un ouvrier de l'industrie âgé de 48 est venu manifester comme chaque année. Pour lui, les négociations vont rester difficiles à cause de la pression exercée par les créanciers du pays : « Je pense que le monde de la finance européen fait chanter le gouvernement ».

Pas de défaut selon les agences de notation

Un sondage du quotidien To Vima publié dimanche dernier montre que 72% des Grecs souhaitent un accord. Mais presqu'autant pensent que la Grèce pourrait encore sortir de l'euro. Si pour une raison ou une autre la Grèce ne parvenait pas à rembourser la prochaine échéance due au FMI ou à la Banque centrale européenne, les agences de notation telles Standard et Poor's ou Fitch ne déclareraient pas pour autant ce pays en défaut. Ces agences estiment en effet que la dette grecque concerne des créanciers institutionnels, les créanciers publics, et non la capacité de remboursement de la Grèce envers des créanciers ou investisseurs privés. Voilà qui dédramatise quelque peu l'issue du marathon de négociations qui se déroule entre la Grèce et le groupe de Bruxelles.

D'un accord avec le FMI, la BCE et la zone euro sur les réformes à entreprendre, la Grèce attend le déblocage une tranche de 7 milliards d'euros d'aide financière qui lui éviterait une nouvelle faillite. D'autant que l'on se rapproche dangereusement de la prochaine échéance de remboursement au FMI le 12 mai prochain. L'Union européenne se déclare prête aussi bien à un accord avec la Grèce la semaine prochaine que, dans le cas contraire, à tout autre éventualité.

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